Le député UMP du Vaucluse Thierry Mariani, a été en 2007 l’auteur de l’amendement sur l’expérimentation de tests ADN pour le regroupement familial. Pour lemediascope.fr, le député revient sur l’intervention télévisée du Président de la république mardi à St Quentin, sur la suppression de la publicité sur les chaînes du service public après 20h ainsi que sur la riposte graduée contre le piratage sur internet actuellement en débat à l’assemblée. Pour Thierry Mariani : « Cette histoire de suspension d’abonnement, j’avoue que j’ai beaucoup de mal à voir comment ça va s’appliquer concrètement.»
Interview du député UMP Thierry Mariani pour lemediascope.fr
Que Faut-il retenir de l’intervention de Nicolas Sarkozy hier à St Quentin ?
Je crois qu’il faut retenir que l’on a besoin de revenir à certaines valeurs. En réalité c’est peut-être le mot clé du discours. Le mot clé de cette intervention à savoir que, si aujourd’hui on en est là si demain on doit s’en sortir, c’est peut-être qu’on en est arrivé là parce-qu’on a perdu le sens de certaines valeurs, la valeur travail, la valeur j’allais dire oui à l’entreprise non par exemple à la spéculation et que demain on s’en sortira si on remet justement ces valeurs au centre du débat et au centre d’un nouveau système qu’il nous faut absolument réformer.
Pensez-vous que le parachute doré de 3,2 millions d’euros accordé au président de Valéo est justifié ?
Si vous posez la question comme cela je ne peux que vous répondre non. Ceci dit je crois savoir quand même qu’il y a un contrat de travail, qu’on n’est pas du tout dans le cas classique d’une personne j’allais dire qui a zappé d’une entreprise à une autre, donc sur ce cas très précis je dis attention, regardons quel est le contrat de travail. Par contre le principe il est simple. Moi je crois tout simplement qu’un patron qui réussit il doit être payé. Qu’un patron qui pour des raisons personnelles ou de conjoncture a dans une entreprise qui est dans une situation difficile, il est évident que dans ce cas ce genre de mesures serait scandaleuse. Donc essayons là aussi de remettre un peu de morale, un peu de logique dans un système qui en a beaucoup perdu.
La France fait-elle ce qu’il faut pour rester compétitive ?
On a pris beaucoup de retard. Je vais vous citer une anecdote. On recevait il y a quelques jours avec Xavier Bertrand le Bureau du parti communiste chinois qui nous a expliqué très calmement que pour lui la France était le pays qui avait pris le plus de retard en Europe occidentale. Parce-que les Anglais avaient su réformer à une époque parce-que les Allemands avaient su réformer à une époque et que nous nous avons toujours repoussé les réformes à plus tard. Quand vous vous que c’est le parti communiste chinois qui fait cette analyse, il y a quand même de quoi s’inquiéter. Tout aussi sérieusement, je crois que l’on fait aujourd’hui ce qu’il faut , c’est-à-dire que la crise ne doit pas arrêter la politique de réformes. Si la crise est le prétexte une fois de plus pour dire écoutez, on changera ce pays on fera les adaptations nécessaire à plus tard, eh bien la France sortira grande perdante de cette crise. Si au contraire, on dit il y a un contexte difficile mais on continue quoi qu’il arrive les réformes pour faire en sorte que au lendemain de cette crise, la France puisse être dans le peloton de tête, eh bien là je crois que la France aura fait ce qu’il faut pour s’en sortir. Je pense que Nicolas Sarkozy en maintenant le cap, dans des conditions difficiles, mais en maintenant le cap, on est sur la bonne voie.
Le projet de loi visant à instaurer une riposte graduée contre le piratage d’œuvres sur internet est actuellement en débat à l’Assemblée, est-ce une bonne loi selon vous ?
C’est une loi nécessaire parce-que je crois d’abord qu’il faut remettre un peu de droit dans un système qui en a beaucoup perdu et où à force de laisser les choses partir avec des piratages sans cesse et de plus en plus importants, on arrivera finalement à tuer la création. Ceci dit d’abord une première remarque un peu ironique. J’entendais certains artistes, c’est extraordinaire parce-que c’est les mêmes qui expliquaient il y a quelques années qu’il fallait voler les riches, qu’il fallait encourager la liberté à tout craint , qui aujourd’hui viennent nous voir quasiment en nous suppliant en nous disant excusez-mois, protégez mes profits. Alors j’ai d’abord envie de dire d’abord à certains. Vous êtes victimes de l’immoralité que vous avez contribué à produire pendant des années. A expliquer pendant des années que tout devait être libre que tout devait être gratuit , eh bien aujourd’hui vous en payez le prix. Je crois que ceci dit et cette remarque faite, on ne peut pas se satisfaire, je le répète du système actuel. Alors oui il faut trouver un système de sanctions, c’est difficile parce-que internet ne connaît pas les frontières. Et puis je suis l’évolution de ce texte et je pense que la riposte telle qu’elle est proposée, j’ose espérer qu’elle sera applicable, mais je suis un peu sceptique parce-que cette histoire de suspension d’abonnement , j’avoue que j’ai beaucoup de mal à voir comment ça va s’appliquer concrètement dans une famille. Mais bon cette loi à au moins un gros avantage, c’est au moins l’affirmation d’un principe de responsabilité.
Pensez-vous que la suppression de la publicité sur les chaînes publiques après 20heures ait apporté quelque chose ?
C’est trop tôt mais je pense que oui. Je pense qu’on le verra dans quelques mois. C’est une petite révolution parce-que effectivement désormais les chaînes publiques peuvent totalement s’affranchir de la tutelle de la rentabilité et normalement retrouver leurs missions. Mais j’ai envie de vous dire que je suis président d’un festival d’opéra, depuis des années les Chorégies d’Orange, depuis des années, on a une soirée qui est retransmise par le service public. C’est année ce sera deux. On sait très bien qu’un opéra ça fait moins de public que telle ou telle émission avec des animateurs de renom, mais c’est peut-être la vocation du service public. C’est une réforme qui n’était pas demandée, mais je crois que c’est une réforme un peu audacieuse. La vraie question aujourd’hui, c’est quand on a aujourd’hui à portée de zapping 150 ou 200 chaînes chez soi, quel est l’intérêt d’avoir une chaînes publique ou deux chaînes publiques ou trois chaînes publiques, si c’est pour avoir la même chose autant faire des économies, si c’est pour avoir quelque chose de différent autant tenter l’expérience. Je trouve que la suppression de cette publicité sur les chaînes publiques eh bien c’est effectivement dans cette direction que l’on va à savoir renforcer la vocation spécifique. Donc rendez-vous dans un an, le pari peut-être gagnant.
Y a-t-il des divergences au sein du groupe UMP à l’Assemblée ?
Il y en a toujours et heureusement. Il y a 300 et quelques députés au groupe UMP si c’était trois cents individus qui pensaient la même chose etc.. ce serait grave. Non il y a des divergences, des désaccords sur tous les textes. Et les désaccords c’est pas toujours les mêmes. On sort d’un vote sur l’Otan, il y pas eu , il y a eu très peu de votes négatifs puisque le gouvernement a engagé la confiance, mais c’est sur qu’il y en avait qui étaient favorables, d’autres qui n’étaient pas favorables , sur le texte sut internet il avait d’autres clivages, sur le texte sur la publicité audiovisuelle, il y avait d’autres clivages, en réalité c’est pas d tout ce qu’on croit au groupe UMP on vote à peu près ce qu’on veut, simplement il faut quand même se tromper de camp et il y a un moment où notamment sur le budget ou sur les grands choix, sur le vote de confiance, on se retrouve tous. Mais on peut être en désaccord sur de nombreux sujets.
Thierry Mariani vous êtes député depuis 1993, n’avez-vous jamais eu envie d’être ministre ?
Bien sûr que si mais une carrière politique, vous voyez il me reste encore trois ans à être député, donc on verra bien ce qu’il se passera et puis on peut tout à fait réussir une carrière politique, on peut tout à fait être utile , on peut tout à fait faire avancer les textes sans être ministre ou être secrétaire d’Etat. C’est ce que j’essaie de prouver depuis plus de quinze ans à l’Assemblée nationale.
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