L’économiste Jacques Attali estime dans une interview à 20 Minutes, qu’il y a plus d’une chance sur deux pour que la monnaie unique n’existe plus d’ici la fin de l’année. Extrait

Interrogé sur les craintes liées à la perte du AAA par la France, Jacques Attali répond :

« La question n’est plus celle-là. Aujourd’hui, la note est perdue. La question désormais est la suivante : ++Est-ce que l’euro existera toujours à Noël ?++ Il y a plus d’une chance sur deux pour que la monnaie unique ne soit plus là ou du moins qu’elle soit en train de se défaire ».

Jacques Attali précise « Il reste une seule solution qui est de mettre en place un plan à trois niveaux. D’abord, en urgence, permettre à la Banque centrale européenne (BCE) de racheter des obligations d’Etat. Ce que toutes les banques centrales font sauf la BCE, si ce n’est de manière homéopathique.

Deuxièmement : faire un accord entre pays européens sur le contrôle par les autres du déficit budgétaire de chacun. C’est-à-dire perdre de la souveraineté au bénéfice des autres et pas des marchés.

Troisièmement : mettre en place une réforme des traités pour permettre à l’Europe d’avoir dès à présent des recettes fiscales et de pouvoir prêter des eurobonds – ndlr : obligations européennes ).

Voici les trois étages. Le premier peut se faire en cinq minutes, le deuxième en une semaine, le troisième en six mois. Mais il faut lancer les trois en même temps. Sinon, on va au désastre. Soit on fait quelque chose avant le 9 décembre, date du prochain sommet des dirigeants des pays de l’Union européenne, soit l’euro est menacé dans son existence même.

En ce qui concerne un troisième plan de rigueur auquel le gouvernement se dit opposé Jacques Attali déclare :

S’il le dit… Mais je pense que malheureusement, ce n’est pas possible. La Commission pour la libération de la croissance que j’ai présidée a montré qu’il fallait trouver 90 milliards d’euros d’économies entre 2011 et 2013. Seuls 25 milliards ont été trouvés. On est très loin du compte. Évidemment, il y aura un nouveau plan avant la présidentielle.

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