Agée de 79 ans, l’actrice Annie Girardot est décédée lundi à l’hôpital Lariboisière à Paris, a annoncé sa petite-fille Lola Vogel qui a confirmé la nouvelle.
Annie Girardot née en en 1931 dans le Xe arrondissement de Paris, voulait devenir infirmière.
Après des études d’infirmière à l’université de Caen (Calvados) elle entre au conservatoire de la rue Blanche.
En 1949 et fait quelques apparitions, en tant que figurante, dans des petits films.
Elle sort du conservatoire en 1954, auréolée de deux prix d’excellence, et entre à la Comédie française. Jean Cocteau voyait en elle «le plus beau tempérament dramatique de l’après-guerre».
Petite femme aux cheveux courts, à la voix voilée, de grands yeux emplis d’émotion, instinctive, elle se mettait au service de comédies et de drames, au cinéma comme au théâtre, au service des films de Visconti, Marcel Carné, Jean Delannoy, Gilles Grangier, ou face à Jean Marais ou Philippe Noiret. Elle tourne deux à six films par an jusqu’à la fin des années 1970, passant du rire aux larmes avec grâce.
En 1977, elle reçoit le César de la meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland.
En 1977, elle reçoit le César de la meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland, avant d’être boudée par la nouvelle vague, notamment par François Truffaut, très critique à l’égard de son rôle de Gabrielle Russier dans Mourir d’aimer, l’histoire d’un jeune garçon amoureux de sa professeur Gabrielle Russier qui sera accusée de détournement de mineur avant de se donner la mort.
Cinéma comme théâtre la boudent. Elle tourne peu entre 1986 et 1995, année où Claude Lelouch la fait tourner dans les Misérables. Elle est une brillante madame Thénardier. La cérémonie des César en 1996 est l’une des plus émouvantes. Annie reçoit le prix de la meilleure actrice dans un second rôle, et lance, des sanglots dans la voix : «« Je ne sais si j’ai manqué au cinéma mais le cinéma français m’a manqué… follement… éperdument, douloureusement. Votre témoignage, votre amour, me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait morte».
En 2002, elle obtient le même César pour son interprétation de la mère étouffante d’Isabelle Huppert, dans La Pianiste de Michael Haneke.
Quatre ans plus tard, son avocat révèle qu’elle souffre de la maladie d’Alzheimer. Celle-ci oeuvre malheureusement si bien que l’année dernière, sa fille Giulia révèle qu’elle ne se souvient pas d’avoir été actrice, et supplie presque de la laisser en paix.
« Si j’ai un message à faire passer, c’est de ne plus essayer de rencontrer Annie Girardot, d’avoir une dernière photo… Si vous avez aimé maman, surtout, il faut lui foutre la paix, garder d’elle une belle image».
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