L’UMP est pris pour cible par l’ex-Premier ministre, Dominique de Villepin au même titre que les partis politiques en général dans un entretien à France Soir. Extrait.
Dominique de Villepin : « L’UMP et tous les partis politiques sont dans la même situation. Ce sont de «grands cadavres à la renverse». Ils sont épuisés par le pouvoir. Un parti, c’est une machine à défendre des intérêts. Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur de la politique.
Tous les partis ont leur part de comédie humaine, de bonheurs, de petits drames. Il y a parfois des calculs et des arrière-pensées. Il faut les écarter. Mais rien n’empêche une idée d’avancer. C’est pourquoi je préfère parler de mouvement, pour rassembler les bonnes volontés.
Le vrai problème, dans notre pays, c’est le dysfonctionnement du fait majoritaire. Aucun parti ne peut prétendre détenir la vérité. La crise qui nous frappe de plein fouet sollicite le rassemblement le plus large possible. Je finis par penser qu’aujourd’hui il y a un avantage à la coalition.
« Ayant été élu, le Président n’a plus le souci de tous les Français.
Il a le souci d’être réélu »
On a construit le fait majoritaire pour favoriser le rassemblement. Mais ce fait majoritaire a été biaisé par le retour des partis. Toute la vie politique française est dominée par la conquête du pouvoir par un seul homme. Ayant été élu, le Président n’a plus le souci de tous les Français. Il a le souci d’être réélu. Et pour cela, il ne s’appuie ni sur les Français ni sur sa majorité au sens large, mais sur un noyau dur très étroit.
La Ve République est taillée pour des caractères exceptionnels, à la légitimité incontestable. Le problème, c’est la déformation de nos institutions quand elles ne sont plus portées par le seul souci de l’intérêt général. Pour porter l’intérêt général, il faut un idéal, pas le souci de sa réélection ».
Interrogé sur la situation de droite au moment où la France compte huit millions de pauvres, l’ancien Premier ministre répond :
« Ce qui compte, c’est de trouver des solutions. Nous n’y arriverons pas sans mobiliser pleinement l’Etat. Cela fait quatre ans que je le dis : il n’y a pas de réforme sans Etat fort. Ecoutons l’Insee qui nous dit qu’il y a 8 millions de pauvres. Ecoutons l’inspection des finances qui nous dit que l’argent est gaspillé : 50 milliards d’euros dont on ne sait à quoi ils servent. La majorité actuelle, souvent par méconnaissance, donne l’impression de mépriser l’Etat. On ne peut pas mépriser l’Etat et vouloir réformer. Il faut une refondation sociale et de nouveaux outils, à l’instar du revenu citoyen que je propose ».
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