Selon dernière vague « baromètre de la confiance politique », publiée mardi 15 janvier 2013 par le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), en partenariat avec le Conseil économique social et environnemental, la dégradation du moral des Français est manifeste atteint un niveau record.

les valeurs d’ordre ont fortement progressé en trois ans

32 % des personnes interrogées disent actuellement éprouver de la « méfiance » ( contre 27 % fin 2009)

Selon l’étude, le sentiment de « morosité »chez les Français, touche désormais 31 % de la population (+ 6 points).

Pascal Perrineau, directeur du Cevipof confirme « En 2009, le niveau de défiance était déjà très élevé. Il est devenu vertigineux »

Il estime que ces constatations s’expliquent par deux raisons essentielles « l’enracinement de la crise » et « la déception qui a suivi la présidentielle » qui sont les principales causes de cette défiance.

ce qui est perçu comme identique rassure, contrairement

à ce qui est perçu comme différent qui inquiète

La progression de la « défiance » des Français à l’égard de la politique et de la défiance vis-à-vis du pouvoir n’a pas pu être enrayée par l’alternance contrairement aux espoirs de M. Hollande pendant la campagne présidentielle.

85 % des Français estiment que leurs dirigeants ne tiennent pas compte de leur avis.( contre 83 % en octobre 2011.

La présidentielle et le changement de majorité n’a donc pas fait baisser ce sentiment chez les Français et l’aurait même amplifié.

La perception et l’image que se font les Français de leurs institutions s’est nettement dégradée cn trois ans.

Depuis 2009, la baisse de confiance des Français à l’égard de leur conseil municipal, de leur conseil général et de leur conseil régional est en baisse.

Depuis 2009, la proportion des Français qui font confiance à leurs élus municipaux qui atteignait 56 %, se situe désormais à 66 %. ( Source : Cevipof).

Selon 54 % des Français, la démocratie fonctionne mal ( contre 48 % fin 2009).

Il ressort par ailleurs de l’étude que les Français gardent leur confiance aux personnes proches qu’ils connaissent, à leur entourage, à leur famille et à leurs voisins.

De même, la confiance en soi progresse ( 61 % des personnes interrogés estiment qu’ils ont le contrôle de leur propre vie (+ 3 points par rapport à 2009).

L’un des enseignements majeurs de cette étude pour comprendre la société française, réside dans l’écart entre entre la confiance à l’égard de ce qui est proche et la méfiance à l’égard de ce qui paraît lointain estime le directeur du Cevipof.

Pour résumer, ce qui est perçu comme identique rassure, contrairement à ce qui est perçu comme différent qui inquiète note l’étude qui souligne que ce point à tendance à s’accentuer.

A titre d’exemple, l’évolution des Français sur la question de la peine de mort est un marqueur important dans l’opinion. Le nombre de Français qui étaient favorables à son rétablissement est passé entre décembre 2009 et octobre 2011, de 32 % à 35 %.

Cette proportion est passée de 35 % à 45 % au cours de la seule année écoulée.

Autre tendance forte qui ressort de l’étude, les valeurs d’ordre ont fortement progressé en trois ans.

Le nombre d’électeurs qui pensaient qu’il y avait trop d’immigrés en France est actuellement de 65 % contre 49 % fin 2009.

Par ailleurs, en 2009 ils étaient 73 % à faire confiance aux personnes ayant une religion différente de la leur, contre 68 % actuellement.

Sur la question du droit pour les couples homosexuels de se marier, 58 % des personnes interrogées étaient favorables en 2009 contre 52 % actuellement.

Sur le plan économique, l’évolution de la perception des Français est importante.

A la question : « Pensez-vous que l’Etat doit faire confiance aux entreprises et leur donner plus de liberté ? » 53% répondent « oui » contre 43 % en 2009.

Seulement 53 % des Français estiment que pour rétablir la justice sociale, il faut prendre aux riches pour donner aux pauvres » . Ils étaient 73 % il y a un an.

François Hollande rappelait régulièrement pendant la campagne présidentielle, « Je suis le candidat de la confiance. » Et ajoutait « Je veux redonner confiance à la France. »

Huit mois après son élection à la présidence de la république, il est patent, qu’il a pour l’heure échoué et doit à la fois redonner confiance à des Français qui l’ont perdu, et ce, dans un contexte où il apparaît que les valeurs défendues par sa famille politique, semblent de moins en moins partagées par les Français.

Source : Cevipof – Etude Réalisée par Opinionway du 5 au 20 décembre 2012 auprès d’un échantillon de 1509 personnes représentatif de la population française en âge de voter.

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