Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), estime dans un entretien publié mercredi dans le Parisien qu’entre 12 et 15 millions de personnes ont du mal à boucler leurs fins de mois en France.
Pour le patron du Conseil économique et social, les Français, de plus en plus précaires et las du « cynisme politique »et « sont en train d’imploser », ce qui pourrait se traduire par une poussée du Front national en 2012, estime-t-il
Selon Jean-Paul Delevoye, »La France est toujours en état d’usure psychique et la crise accentue forcément ce sentiment. Il y a aujourd’hui 12 à 15 millions de personnes pour qui les fins de mois se jouent à 50 ou 150 euros près » explique t-il.
Il ajoute « les Français sont en train d’imploser, à cause d’une pression trop forte et d’un mal-vivre ensemble de tous les jours ».
« Avant, on était fatigué physiquement, maintenant,
on est fatigué psychiquement ».
Le président du CESE qui considère que les Français souffrent d' »un cynisme politique, clivant et hypocrite » ajoute :
« Le sentiment d’isolement, d’impuissance, d’injustice, peut déboucher, comme en 2005 dans nos banlieues, sur des expressions de violence terribles, presque incontrôlables ».
« Nous avons procédé (…) à des rapprochements avec le nombre de personnes traitées par les commissions de surendettement, les découverts bancaires, les retenues sur salaires, les crédits revolving, etc. » analyse M. Delevoye.
« Cela nous amène probablement entre 12 et 15 millions de personnes qui ont des fins de mois extrêmement difficiles » estime le président du Conseil économique, social.
Le président du CESE considère que les causes de cette dégradation sont notamment « les ruptures de vie de plus en plus fréquentes » –ndlr : licenciement, divorce, maladie, perte de son logement..-.
Jean-Paul Delevoye cite également des habitudes de consommation très coûteuses au détriment de « dépenses essentielles » dans certaines familles, comme la téléphonie mobile notamment.
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