Édouard de Rothschild, président du conseil de surveillance de «Libération» s’exprime dans Le Figaro à paraître demain vendredi 10 juin 2011.
Libération victime d’un débauchage en série de la part du Nouvel Observateur compte sur Nicolas Demorand pour séduire une nouvelle génération de lecteurs.
Après avoir débauché, en mars, Laurent Joffrin de la coprésidence de Libération pour lui confier les rênes du groupe Le Nouvel Observateur et la direction de la rédaction du news magazine, Claude Perdriel, le propriétaire du groupe de presse, a recruté mercredi Nathalie Collin, la coprésidente du quotidien de la rue Béranger.
Âgée de 46 ans, l’ex-patronne d’EMI France, qui avait rejoint Libération en 2009, prendra ses nouvelles fonctions début août. Aux côtés de Laurent Joffrin à la coprésidence du directoire du Nouvel Obs, elle aura plus particulièrement en charge «la stratégie, le développement, les partenariats et la gestion».
Elle sera aussi DG en charge de la gestion des titres du groupe, qui édite également Challenges et Sciences et Avenir. Ces deux transferts décapitent la direction de Libération, dans une situation toujours fragile – le journal n’a dégagé que 200.000 euros de bénéfice en 2010.
Après avoir envisagé un échange de participations et des synergies industrielles et commerciales avec Le Nouvel Obs, le quotidien est engagé depuis mars dans un plan de recapitalisation de 9 millions d’euros apportés par le groupe Colbert Foncier, dont 6 ont déjà été versés. Édouard de Rothschild, président du conseil de surveillance et actionnaire à 26% de Libération à parité avec Colbert Foncier, doit trouver rapidement un successeur à Nathalie Collin.
Dans l’entourage de l’homme d’affaires français, on ne cache pas que la relance de Libé est loin d’être terminée. «Il y a encore des chapelles, des querelles de personnes, avec une organisation très à l’ancienne. Le journal a encore des marges de progrès et d’optimisation» rapporte Le Figaro.
Après Laurent Joffrin, Claude Perdriel, patron du Nouvel Obs, a débauché la coprésidente de «Libération», Nathalie Collin.
Vous sentez-vous trahi?
Édouard de Rothschild : « Le couple Laurent Joffrin-Nathalie Collin a amélioré les contenus et la qualité de Libération mais, en tant que coactionnaire et président du conseil de surveillance du journal, je me fais un reproche: les avoir laissés acheter la paix sociale sans réformer l’entreprise. C’est une opportunité pour Libération de pouvoir moderniser et réformer la maison, que ce soit son organisation, son fonctionnement, sa gestion. »
Il y a quelques mois, vous envisagiez un rapprochement avec «Le Nouvel Obs»…
« Comme actionnaire, je ne fais pas de politique et j’observe à distance, mais je trouve qu’une guéguerre entre Le Nouvel Observateur et Libération serait stérile, non productive, au moment où des primaires vont se jouer au sein du Parti socialiste et où de grands débats de fond vont se tenir à gauche. »
Votre stratégie pour «Libération» va-t-elle changé?
Édouard de Rothschild : « Le Nouvel Observateur est une institution vieillissante. Aujourd’hui, une génération de lecteurs se renouvelle. C’est dans ce contexte que Nicolas Demorand a rejoint Libération comme «éditeur». Un nouveau «publisher» devrait être prochainement nommé. Nous avons des candidatures intéressantes pour succéder à Nathalie Collin. Nous serons trois à choisir: Bruno Ledoux, du groupe Colbert Foncier, la fille de l’actionnaire italien Carlo Caracciolo, et moi-même. »
Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans Le Figaro daté du vendredi 10 juin 2011.
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