Michel Boyon, Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) a indiqué dansun entretien sur BFM « maintenant ce projet de loi qui officialise la disparition des canaux bonus, comme je le souhaitais, rend le CSA maître du jeu pour la distribution de 6 fréquences de 6 nouvelles chaînes dans les mois qui viennent.».
Michel Boyon : Nous sommes tous d’accord depuis des années pour dire qu’il faut dégager des fréquences supplémentaires pour permettre notamment à l’internet mobile à très haut débit de se développer en France comme dans d’autres pays donc il faut trouver des fréquences pour cela, il n’ y a pas que l’audiovisuel qui occupe des fréquences aujourd’hui, donc on peut trouver des réserves de fréquences pour l’internet ailleurs que dans les fréquences audiovisuelles.
BFM: Cela veut dire Michel Boyon , vous dites au gouvernement, on n’est pas obligé d’avoir recours aux fréquences occupées pour l’instant par l’audiovisuel?
Michel Boyon: Absolument , c’est une question qui ne se posera pas avant 2018- 2020, ce n’est pas pour tout se suite, en revanche ce à quoi je suis très attaché, c’est que les fréquences qui sont aujourd’hui des fréquences audiovisuelles , on les optimise c’est à dire qu’on puisse trouver les dispositifs qui permettent de faire passer plus de chaînes de télévision sur le même nombre de fréquences, c’est ce à quoi je suis attaché dans le rapport que j’avais remis au Premier Ministre au mois de septembre.
BFM: Le ministre de la communication Fréderic Mitterrand a présenté en conseil des ministres un projet de loi visant à abroger ces fameuses chaînes bonus que souhaitait obtenir Canal +, TF1 et M6… Comment endiguer la colère de ces grands patrons du PAF?
Michel Boyon: Je ne sais pas si ils sont très en colère , en tout cas si ils l’ont été , la colère a du retomber car cela fait maintenant plus d’un an que la commission européenne a dit, attention cette affaire est très certainement contraire au droit européen.
Tout le monde comptait l’obtenir jusqu’au jour ou ils se sont aperçus que ce n’était pas conforme au droit européen. Voilà, maintenant ce projet de loi qui officialise la disparition des canaux bonus, comme je le souhaitais , c’était une des propositions que j’avais présenté au Premier Ministre, ce projet de loi, il rend le CSA maître du jeu si je puis dire pour la distribution de 6 fréquences de 6 nouvelles chaînes dans les mois qui viennent.
« il n’y a pas tellement de place pour une très grande chaîne généraliste
qui viendrait avec pleins de films pleins de séries »
Alors le calendrier: dépôt des candidatures au plus tard le 10 janvier prochain et sélection des candidats aux environs du 15 mars. Pour le reste, les conditions ce sont les critères habituels , il faut que le projet économique soit viable il faut qu’i corresponde à l’intérêt du téléspectateur, il faut respecter des objectifs de pluralité mais ce que je dirai c’est que nous avons aujourd’hui avec la TNT une offre de programme qui est déjà assez riche, assez varié ce qui donne d’ailleurs plus de liberté aux téléspectateurs, ce que nous attendons c’est des dossiers innovants , des dossiers originaux et créatifs.
La créativité, l’originalité, cela se mesurera au vu des dossiers qui seront présentés. Si on nous présente des dossiers qui sont la reproduction pure et simple de l’existant ….c’est pas des dossiers qui partiront avec un avis favorable.
BFM: Si c’est de la radio filmée par exemple vous n’êtes pas favorable ?
Michel Boyon: je n’ai jamais dit cela .
BFM:L’innovation, est ce que cela peut être lié à la télévision connectée, est ce l’innovation technologique?
Michel Boyon: C’est l’innovation dans les programmes parce que je crois que tout le monde devra réfléchir et ils ont commencé à le faire, la manière dont on va se servir de la télévision connectée , une chaîne de télévision, elle doit aujourd’hui utiliser la télévision connectée.
Nous nous prononcerons, je le redis en fonction de l’intérêt de chaque dossier pour le téléspectateur, de la viabilité économique du projet et du respect des règles de pluralité qui sont prévus par la loi.
BFM: Est ce qu’on peut avoir deux chaînes dans le même secteur ou à chaque fois vous allez essayer de renforcer des secteurs qui sont encore absents aujourd’hui de la TNT?
Michel Boyon : je crois qu’il faut , là aussi être extrément ouvert et ne pas brider les imaginations des candidats , il y a certainement un nombre de domaine mais vous ne me ferez pas dire lesquels parce que je ne veux pas porter atteinte …
Il y a un point que je peux préciser, c’est que compte tenu de l’état du marché publicitaire de la télévision qui ne va pas beaucoup s’améliorer dans les quelques années qui viennent, il n’y a pas tellement de place pour une très grande chaîne généraliste qui viendrait avec pleins de films pleins de séries, pleins de fictions qui coûterait énormément d’argent c’est plutôt des chaînes de compléments auxquelles nous pensons.
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