Alors que le groupe médias est en passe de céder ses magazines internationaux à Hearst, Arnaud Lagardère interrogé par Le Figaro dévoile ses nouvelles priorités et explique sa décision de vendre, alors que la presse internationale était stratégique . Extrait.
« la seule perspective pérenne était d’être le leader mondial »
Arnaud Lagardère : « Pour comprendre cette décision, il faut tout d’abord intégrer le fait que Lagardère est un groupe patrimonial contrôlé avec une vision de long terme. S’agissant de la presse internationale, je suis parti d’un constat. Le secteur de la presse magazine a entre autres une diffusion qui décroît dans chaque pays, de 2 à 3 % chaque année. En conséquence, la seule perspective pérenne était d’être le leader mondial. Certes, Lagardère est premier en France et en Espagne, fort en Russie mais loin d’être leader en Angleterre, en Chine, au Japon ou aux États-Unis. Nous avions donc le choix entre procéder à des acquisitions, ou nous retirer ».
« nous avons décidé de vendre »
« Dans le même temps, le groupe Hearst a fait la même analyse et partage notre vision. Ils étaient acheteurs, nous avons décidé de vendre. Cela explique que très naturellement et très rapidement, j’ai demandé à Dominique D’Hinnin d’engager des discussions. Aussi, depuis le 31 décembre, nous sommes entrés, pour une période d’un mois, en négociation exclusive avec le groupe Hearst. Je tiens à souligner que nous restons en France, pays dans lequel nous sommes leaders sur tous nos marchés et où nos perspectives sont solides. Je reste à l’affût d’opportunités de croissance dans le print ou le numérique, là où c’est cohérent avec nos priorités stratégiques en termes de portefeuille. »
En ce qui concerne l’avenir de « Elle » en France, Arnaud Lagardère déclare :
Le magazine Elle est un cas à part.
« Si nous partons de l’idée d’une vente globale de nos magazines internationaux, Elle est un cas à part. L’idée est de conserver l’édition française, de sauvegarder sa qualité, sa force éditoriale et sa puissance publicitaire. Notre stratégie reposera donc sur un accord de « Master Licence » avec Hearst ».
« Pour ce dernier, ce schéma lui est familier puisque beaucoup de magazines que ce groupe édite sont des licences. Dans cette négociation, nous resterons propriétaires de la marque ELLE et continuerons à l’exploiter directement en France, ainsi que sous forme de licence dans 25 pays avec nos partenaires actuels. Pour nous, cela permet de préserver la marque et d’en retrouver les fruits en France. Lagardère demeurera garant de la cohérence de la marque. Les décisions stratégiques sur Elle, pour les pays à l’avenir gérés par Hearst, seront prises en étroite concertation. Le fonctionnement du réseau, qui repose sur le partage des contenus et la coproduction de grands sujets, sera maintenu et pérennisé. »
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