Denis Muzet, diplômé de Sciences Politiques fondateur de l’Institut Mediescopie en 1982, était l’invité de BFM pour commenter les résultats de l’étude portant les 200 mots de l’année 2011 qui correspondent aux 200 évènements principaux de l’année dans tous les domaines, économique, culturels social.
BFM : Pourquoi ce sont les mots de colère qui ont émergé à vos yeux ?
Denis Muzet : La colère c’est le résumé du sentiment général des Français tel qu’on les a ausculté en cette fin d’année, sur l’ensemble de cette fin d’année à travers cette enquête pour Le Monde et France Inter et c’est vrai que ce qui apparaît, l’année dernière par exemple en 2010, c’était l’époque des bouc émissaires c’est à dire qu’on cherchait le coupables, les Roms par exemple.
Cette année je dirais que les coupables les Français les ont trouvé et en fait, pour eux les vrais coupables ce sont nos dirigeants.
On est à un stade de la crise où on ne cherche plus à se défouler tant sur un tiers que l’on se retourne vers les dirigeants en disant « Mais attendez vous nous avez mis dans la panade en 2008 eh bien maintenant on est à nouveau dans la crise et vous n’avez pas trouvé les solutions pour nous en sortir et on y est retombé ».
« En plus, on ne croit plus du tout dans la capacité des
dirigeants politiques, d’ailleurs droite comme gauche »
En plus, on ne croit plus du tout dans la capacité des dirigeants politiques, d’ailleurs droite comme gauche de sortir le pays de cette difficulté et une des grandes leçons de l’enquête est que l’espoir alors que la campagne présidentielle démarre, envers les politiques est extrêmement faible.
Sur la méthode, nous avons demandé à 800 Français échantillon national représentatif de juger 200 mots qui sont en fait les 200 évènements principaux de l’année dans tous les domaines, économique, culturels social.
Par exemple Fukushima, on demandé pour chacun des mots c’était le cas pour Fukushima, plus vous avez aimé ce mot plus vous lui donnez une note proche de 10.
Moins vous avez aimé ce mot, plus vous attribuez une note proche de zéro etc..
Inutile de dire que Fukushima est l’un des mots qui tombent le plus bas.
Et puis chaque mot a été jugé sur une deuxième question : Pensez-vous revoir ce mot ? Et vous donnez une note proche de 10 et moins vous pensez le revoir et plus vous donnez une note proche de 0.
Les autres mots pour 2011 concernent les mots liés à la crise économique, crise de la dette, crise de l’euro, sont des mots notés comme ceux que l’on pensent revoir en 2012.
Autre exemple noté encore plus bas, tous les mots qui désignent les Français qui rament avec un pouvoir d’achat très bas, hausse du chômage, hausse du prix du gaz et de l’électricité.
L’un des mots qui est le grand gagnant toute catégories confondues est l’instauration d’une taxe sur les très hauts revenus.
Cela veut dire que la sortie de crise pour les gens c’est réintroduire une équité fiscale et sociale qui n’existe plus.
Donc cet attachement unanime droite et gauche confondue à une taxe sur les hauts revenus est symptomatique à une aspiration à plus de justice sociale ».
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