Les réactions en France et en Russie se sont multipliées après la lettre de Gérard Depardieu, très aimé dans le pays et qui explique adorer « la Russie, ses hommes, son histoire, ses écrivains ».
Il ajoute « Mon père était un communiste de l’époque, il écoutait Radio Moscou ! ».
« J’ai dit tout cela [à F. Hollande : ndlr]. Il sait que j’aime beaucoup votre Président Vladimir Poutine et que c’est réciproque. Et je lui ai dit que la Russie était une grande démocratie, et que ce n’était pas un pays où un premier ministre traitait un citoyen de minable. », ajoute-t-il plus loin. « Slava Rossii !! (Gloire à la Russie !!) Spasibo ! (Merci !) » poursuit Depardieu.
En France et notamment sur les réseaux sociaux les réactions fusent alors que Brigitte Bardot menace également de demander la nationalité russe.
« On t’attend Gérard ! »
Henri Guaino (député UMP ancien conseiller de N.Sarkozy) a déclaré sur Europe 1 «Je ne veux plus parler de cette affaire un peu pathétique. S’il veut devenir russe, qu’il devienne russe. Quand on aime son pays on essaye de le servir, éventuellement de le transformer.»
Daniel Cohn-Bendit (eurodéputé écologiste, sur BFM-TV) s’en est pris à Gérard Depardieu et Brigitte Bardot. «S’ils ont envie de dormir tous avec Poutine, qu’ils se mettent dans son lit et puis l’affaire est réglée».
Il a ajouté «L’autre fou qui déclare la Russie comme une grande démocratie, vraiment, il faut être complètement malade et complètement plein d’alcool ou de stéroïdes (…) pour dire des bêtises pareilles».
A propos de Brigitte Bardot, Daniel Cohn-Ben estime «si elle veut quitter la France, qu’elle aille en Russie, (…) en Sibérie, ça doit être formidable pour elle. Qu’elle passe tous ses hivers en Sibérie, dans les camps de concentration par exemple, ou les prisons… Vraiment, c’est d’une bêtise incroyable toute cette histoire».
Pour Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, (I>Télé). «Ce qui me rend triste, c’est le comportement de Gérard Depardieu. Je trouve cela triste de dire, comme il l’a dit, que la Russie est une grande démocratie. Je préfère Pussy Riot à Gérard Depardieu dans le cas présent».
Sur France Inter, Laurent Berger, (secrétaire général de la CFDT) «J’avais dit que je trouvais ça scandaleux le départ en Belgique. Là aujourd’hui, dire que la Russie est un grand régime démocratique, je trouve ça pathétique. C’est une insulte au peuple russe et aux démocrates russes qui se battent tous les jours, et un peu une insulte au peuple français».
Sur BFMTV, Laurence Parisot (présidente du Medef) «C’est une histoire personnelle tragique. Cela m’attriste et je souhaiterais qu’un jour Gérard Depardieu dise je reviens. Les commentaires ont été trop loin à son égard, même si, lui, est excessif dans ses déclarations. Il serait bon que tout ceci se calme»
Sur France Inter le philosophe André Glucksmann a déclaré vendredi sur avoir « honte pour lui ». « L’apologie d’un tyran par un artiste français, c’est grave », a-t-il ajouté en référence aux liens entre Gérard Depardieu et le dictateur tchétchène Ramzan Kadyrov.
En se rendant en octobre 2012 à l’anniversaire de la fille de Kadyrov aux cris de « Gloire à Grozny, gloire à la Tchétchénie, gloire à Kadyrov ! » Gérard Depardieu avait créé la polémique.
En Russie, les réactions des journalistes et écrivains d’opposition se sont emparés de l’ « affaire Depardieu » :
Edouard Limonov, (écrivain et opposant au gouvernement). «Gérard, viens le 31 janvier sur la place Trioumfalnia (à Moscou), avec ton nouveau passeport russe en poche. Tous les 31, à 18 heures, sur cette place, des citoyens russes exigent le droit de se réunir paisiblement, comme prévu par l’article 31 de la Constitution. On t’attend Gérard !»
Sur la radio Echo Moskvy, Matvei Ganapolski (journaliste russe d’opposition) «On n’oubliera et on ne lui pardonnera jamais cette phrase: c’est une grande démocratie».
Lev Rubinstein (écrivain et opposant). «Cher monsieur Depardieu, n’hésitez pas, venez en Russie. Vos impôts seront consacrés à de bonnes oeuvres : nouvelle augmentation pour les Tchékistes (agents des services de sécurité), les procureurs, les juges et les gorilles armés de matraques qui passent à tabac les jeunes garçons et filles et les vieilles dames constituant une menace pour notre stabilité.»
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