Dans un entretien au Monde daté de dimanche, l’eurodéputé Vincent Peillon, qui a récemment boycotté un débat sur l’identité nationale dans l’émission « A vous de juger » sur France 2 qualifie de « servilité » l’attitude de « certains dirigeants » de France Télévisions.
Il prône une réforme du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) : « Les rédactions » de France 2 et France 3 « font ce qu’elles peuvent, mais la perspective de la nomination du président du service public par le président de la République exerce une pression sur leur travail et favorise la servilité de certains dirigeants », déclare-t-il
M. Peillon ajoute : « Mais il faudra aussi réformer le CSA pour le rendre indépendant et pluraliste, assurer, comme dans d’autres pays européens, des ressources stables au service public et à la presse qui ne passent pas par les cabinets des ministres ».
« Une vraie loi anti-concentration est aussi indispensable », selon lui. Selon lui le débat sur l’identité nationale « fait honte à la France et stigmatise plusieurs millions de nos compatriotes »,
M. Peillon rappelle que « sept émissions sur neuf organisées aux heures de grande écoute ont été consacrées essentiellement à cette question » et que selon lui « Il fallait arrêter cela ».
Vincent Peillon conclut en indiquant que « dans le classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse, la France est aujourd’hui 43ème » alors qu' »elle était 11ème en 2002″.
La direction de France Télévisions s’est déclarée « indignée » « des propos injurieux et mensongers » tenus par l’eurodéputé PS Vincent Peillon.
« Depuis dix jours, Vincent Peillon multiplie les versions contradictoires sur les conditions et les modalités de sa participation à l’émission « A vous de juger » du 14 janvier 2010″ indique la direction du groupe d’audiovisuel public.
« En déclarant aujourd’hui que sept émissions sur neuf organisées aux heures de grande écoute ont été consacrées à l’identité nationale, Vincent Peillon profère un mensonge supplémentaire et inacceptable », poursuit le groupe d’audiovisuel public.
La direction du groupe ajoute : « L’appel à la démission des principaux dirigeants du service public de la Télévision ainsi que l’accusation scandaleuse de servilité+sont indignes de responsables politiques » et rappelle qu’elle « ne laissera personne mettre en cause son honneur et son indépendance ».
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