Michel-Edouard Leclerc, président des centres Leclerc invité de BFM, a expliqué à un mois de Noel « la consommation est très hésitante depuis la rentrée »
BFM: la consommation des ménages a chuté de 0,5%, c’est tombé ce matin pour le mois de septembre. Les progressions de vos ventes dans les centres Leclerc, c’est plus 8% or carburant , est ce que vous êtes étonné par ce chiffre de ce matin ou pas?
Michel-Edouard Leclerc: Non non, la consommation est très hésitante depuis la rentrée, chez nous ça marche très fort et excusez moi de cet aspect qui fait très présomptueux, très publicitaire mais comme on a beaucoup investi sur le prix bas, donc beaucoup de foyers viennent chez nous aujourd’hui, on a fait plus de 8% en septembre, il y a un gros décalage mais c’est en même temps un signe.
Vous voyez quand Leclerc marche très fort comme ça, c’est un signe , qu’en terme de pouvoir d’achat, les Français se focalisent là à l’instant sur le prix, toutes les enseignes qui sont assez agressives en prix marchent bien , tous les autres indépendants de la distribution, Intermarché, Système U derrière nous marchent pas trop mal et c’est un signe de fragilité de cette consommation.
Alors je ne suis pas du tout pessimiste car d’ici Noêl , nous allons bien vendre tout ce que nous avons en stock, que ce soit les Fnac, les Castorama, etc, on ne sait pas à quel prix, si il faudra beaucoup brader ou pas mais on va faire tout ce qu’il faut pour maintenir pour la consommation courante un bon rythme.
Donc je ne suis pas un Cassandre ce n’est parce qu’il y a un accroc là juste à l’instant que je vais vous annoncer une baisse dramatique de la consommation , je pense que la consommation continue à tirer la croissance, elle va continuer jusqu’à la fin de l’année mais elle va être très fragile et elle va être très sensible au discours anxiogène de la crise , aux interrogations sur le pouvoir d’achat et nous acteurs économiques sur le front de vente, on est vraiment très très sensible à cela et très mobilisés.
« Plus que jamais, la fonction du prix bas,
l’attractivité du prix bas est essentielle »
BFM: Vous avez beaucoup de stock , vous en avez plus que l’année dernière?
Michel- Edouard Leclerc: Oui, oui, parce que j’espère que les centres Leclerc vont vendre plus. On essaye de continuer à gagner des parts de marché et donc la question pour l’entrepreneur, pour le commerçant n’est pas tant de savoir si il va avoir des clients ou pas , on va tout faire pour vendre nos produits mais évidemment ça pousse les prix à la baisse.
Plus que jamais, la fonction du prix bas , l’attractivité du prix bas est essentielle dans une économie dont le pouvoir d’achat qui nous est annoncée ne sera pas très florissant ni cette année et encore moins les années qui viennent.
BFM: Quand on regarde le bilan des foires aux vins, c’est un bon indicateur, c’est la première fois ou on a vu que cette opération avait moins de succès que d’habitude?
Michel- Edouard Leclerc: Voilà les foires aux vins c’est un succès populaire mais vous savez bien aussi qu’il y a beaucoup de gens que l’on appelle de revenus moyens de classe moyenne qui viennent placer leur argent en achetant des caisses de vin achetées en primeur etc..
Et donc ils font des arbitrages entre la valeur de ce qu’ils ont en bourse ou dans l’immobilier et puis ils dépensent un petit peu dans ces caisses et cette année, c’était un indicateur important, il y a eu une réticence à l’achat. Alors les prix étaient plus élevés sur les Bordeaux et tout ça mais quand même moi je l’interprète comme une réticence, comme un premier indicateur.
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