« Première Campagne » un film de Audrey Gordon » Je me suis retrouvée à faire un film sur l’élection présidentielle mais c’est Astrid qui a été le point de départ »
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« Première Campagne » un film d’Audrey Gordon
« Je me suis retrouvée à faire un film sur l’élection présidentielle
mais c’est Astrid qui a été le point de départ »
La réalisatrice Audrey Gordon, historienne de formation et diplômée de Sciences Po a débuté comme journaliste au service international de LIBERATION, correspondante à New York pour les élections américaines de 2008, puis a travaillé comme journaliste rédactrice pour FRANCE 3 Régions.
En 2012 elle produit et réalise son premier film « Kinderlekh », documentaire de 52 minutes diffusé sur FRANCE 3 en 2013.
Il raconte la tournée d’une classe de CM1 jouant sur scène l’histoire des enfants d’Izieu, déportés en 1944 ; ou comment transmettre l’histoire à travers le théâtre.
En 2014, sa rencontre avec Edith, jeune résistante pendant la seconde guerre mondiale, la mène à écrire et réaliser son premier court-métrage de fiction, « Edith & Lucile ».
Entretien avec Audrey Gordon et Astrid Mezmorian
MEDIASCOPE : Pourquoi vous êtes intéressés à cette élection ?
Audrey Gordon : Avant même de m’intéresser à la campagne d Emmanuel Macron, l’idée du film c’est le regard d’Astrid ( Journaliste à France 2 qui suivait le candidat Macron NDLR) qui m’intéressait puisque c’est en suivant son récit que je me suis plongée dans l’actualité politique.
Je suis rentrée dans l’élection par son biais et c’est ensuite que j’ai eu l’idée du film. Je me suis retrouvée à faire un film sur l’élection présidentielle mais c’est Astrid qui a été le point de départ.
MEDIASCOPE : si cela avait été un autre candidat qu’Emmanuel Macron, cela aurait été la même chose ?
Audrey Gordon : absolument. le but était de suivre Astrid qui suivait un candidat.
Astrid Mezmorian : Il faut préciser qu’elle n’a pas une passion dévorante pour la politique c’est le moins qu’on puisse dire. Elle s’en fout un peu de la politique à la base…
MEDIASCOPE : Qu’est-ce qu’on apprend en regardant le film « Première campagne » ?
Astrid Mezmorian : Je pense qu’on apprend surtout le côté artisanal de notre métier de journaliste et à quel point le journalisme – comme dirait mon père – c’est fait de bric et de broc. À quel point, on part le matin sans rien et on arrive après avec un truc quand même ficelé le soir, on apprend le rythme frénétique et névrotique du métier de journaliste.
Je trouve que ça relativise la vision d’un métier très décrié et à juste titre pour certains aspects. Je trouve également que de le traiter sous un prisme individuel est très intéressant. Quand on parle d’une corporation journalistique, moi c’est ça qui me plaît dans le film, c’est de zoomer c’est le zoom qui me plaît là-dessus.
Ensuite qu’est-ce qu’on apprend d’autre … on apprend les états dame d’une jeune journaliste qui a très envie de bien faire, qui n’a pas envie de se planter et qui a grandement conscience de sa responsabilité. Et voilà, je pense qu’on apprend aussi la fabrication de l’information, la fabrication d’un personnage médiatique et beaucoup d’autres choses.
MEDIASCOPE : est-ce que la politique est davantage intéressante à filmer et se prête à l image ?
Astrid Mezmorian : Oui je le pense parce que il y a une dimension très théâtrale dans la politique, Parce que c’est un milieu de rhétorique. Et puis moi je n’ai fait que ça je n’ai fait rien d’autre.. ; ça ne me fascine pas le pouvoir je n’ai aucune fascination pour ça. Mais j’ai envie de décrypter, d’approcher le candidat politique m’intéresse. Je n’ai aucune fascination parce que ça pourrait induire un biais et un rapport assez malsain avec mon métier.
Je me sens au contraire d’une très grande liberté vis-à-vis de tout ça et du coup j’y vais comme en observation, j’aime observer, j’aime comprendre ce qui se joue. Les jeux de pouvoirs sont intéressants ça c’est clair.
Mais intéressant et fascination ce n’est pas la même chose. La fascination ça induit une subordination. Ce n’est plus du journalisme.
Mais tout ce qui se passe autour du candidat est très intéressant surtout qu’en France on a une très grande culture du secret. Donc oui donc c’est très propice à l’image et en même temps en France on est actuellement dans une période qui est très aseptisée aussi, il y a le rôle des communicants qui mettent en scène de la même façon pour un peu près pour tous les médias.
Donc pouvoir se différencier des autres médias, c’est très difficile. Après quand on essaye de comprendre un personnage, le fait de pouvoir filmer ses expressions, sa gestuelle, ses réactions, c’est très intéressant, ça participe aussi à la couleur qu’on en a, l’image qu’on s’en fait , Mais bon c’est tout aussi intéressant en presse écrite en vrai.
Audrey Gordon : ce qui m’intéressait ce n’était pas de tant de filmer la politique mais d’être à contre-courant. C’était de filmer quelqu’un qui filme une campagne électorale et donc un candidat, qui était intéressant. Je n’aurais jamais pu faire ce que fait Astrid en tant que journaliste. Ce qui me plaisait c’était de faire ça dans l’autre sens et de filmer à travers ses yeux à elle ».
SYNOPSIS
Fraîchement débarquée au service politique de France 2, Astrid Mezmorian doit suivre le plus jeune candidat à la présidentielle pour son baptême de campagne électorale. Deux mois de marathon pour deux novices…
L’occasion pour l’une d’une réflexion inédite sur son métier et pour l’autre de conquérir l’Elysée.
Une plongée dans les coulisses du travail d’une journaliste dans le sillon d’un candidat, qui dévoile un nouveau regard sur la campagne présidentielle.