Le procès de Jérôme Kerviel, ancien trader de la Société Générale accusé d’avoir fait perdre 5 milliards d’euros à son employeur s’est ouvert mardi devant le Tribunal Correctionnel.
Jérôme Kerviel refuse d’endosser seul la responsabilité de cette affaire, mais reconnaît avoir poussé le système à son maximum.
« Tout se voit, tout s’entend » dans une salle de marchés, a affirmé l’ex-trader devant le tribunal correctionnel de Paris.
Il affirme que la banque était au courant de ses agissements.
Son avocat, Me Olivier Metzner, tentera de prouver que la banque était au courant.
Kerviel se présente au tribunal comme étant actuellement un «célibataire, consultant informatique», avec un revenu de «2.300 euros».
Le président du tribunal évoque la journée du 24 janvier, où la fraude a été découverte par la banque.
S’ensuivent des exposés techniques dans lesquels sont décrits le cadre opérationnel dans où Jérôme Kerviel travaillait.
Le président cite le jargon du traders Jérôme Kerviel «warrant, contrat future, option etc » ainsi que celui de « barrière désactivante».
Le président s’interroge «Tout le monde sait ce que c’est bien sûr?» puis explique à sa façon ce terme spécifique.
Le président reprend la chronologie des faits alors que l’un des éléments déclencheurs a été la prise des opérations fictives par Jérôme Kerviel pour masquer des gains jugés excessifs pour un montant d’1,4 milliard, fin 2007.
C’est alors que la Soc Gen a décidé de «déboucler» les positions de son trader ce qui conduira à une perte de 6,3 milliards d’euros qui sera annoncée à la presse.
Après avoir rappelé les motifs des plaintes déposées à son encontre, le président demande au trader «Combien de jour, déjà, vous êtes resté en prison?», «35» lui répond Kerviel.
Le président lui demande de se présenter :
«Qui êtes vous M. Kerviel? C’est vrai on juge un homme aujourd‚hui, dîtes nous qui vous êtes», lui demande le président qui l’aide à énoncer son parcours scolaire, Bac ES, DESS de Finances à Lyon, stages à la Société générale et à la BNP.
Le président lui demande «La finance, c’est une découverte pour vous? »
Kerviel répond «J’aime l’économie, j’aime les maths», répond Kerviel.
« Ah, vous êtes un scientifique alors?».
Kerviel : «Non, j’aime les maths appliquées à l’économie ».
Puis Kerviel indique qu’il a été promu trader en 2006 et était bien noté : «rigoureux, sérieux, bonne connaissance».
Le président cite le rapport des experts psychiatriques qui indiquent des «gratifications émotionnelles et financières» importantes pour Jérôme Kerviel qui reconnait: «C’est vrai les encouragements journaliers de mes sup m’on encouragé à continuer».
Kerviel est interrogé par un avocat sur ses horaires : «j’arrive au bureau à 7h, je mange un sandwich sur le coin du desk, je pars à 22h, après la fermeture» de Wall Street.
« Certains disent que vous étiez un génie? Le pensez vous ».
L’avocat de Kerviel lui demande :
« Certains disent que vous étiez un génie? Le pensez vous ».
L’accusé répond : « Absolument pas, je me considère dans la moyenne basse de la salle des marchés ». Alors qu’est évoqué le nombre de formations qu’il a suivi alors qu’il était au middle office pour être propulsé trader, Kerviel répond « Une seule » (…) « on apprend sur le terrain, au contact des séniors ».
« Mes supérieurs m’encourageaient parfois à prendre certaines positions »
Kerviel raconte alors :
« Mes supérieurs m’encourageaient parfois à prendre certaines positions » sur les marchés.
Plus tard à l’audience l’un des avocat des parties civiles cite une conversation entre l’un des supérieurs de Kerviel :
++C’est emmerdant, mais ce n’est pas grave. Si tu as gagné 1,4 milliard d’euros, tu es vachement bon++.
Il est demandé à une responsable de la banque de confirmer si ellle avait eu connaissance de pareils propos :
» Il ne s’est jamais adressé à moi de cette façon ». Selon elle c’était peut-être, pour le responsable de Kerveil, une manière d’obtenir de la part du trader « le début d’une vérité ». « Et je dois dire que cela ne me choque pas », vu les conditions à l’époque, poursuit-elle.
Le procès est prévu pour durer jusqu’au 25 juin. L’ex-trader risque jusqu’à cinq ans de prison.
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