Carol Sirou Présidente de l’agence Standard & Poor’s pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen Orient francophone, réagit dans Libération aux critiques dont sont l’objet les agences de notation, accusées d’aggraver la crise des dettes souveraines par leurs diagnostics pessimistes.
Standard&Poor’s s’est notamment vue reprocher d’avoir jugé trop sévèrement le plan de réechelonnement de la dette grecque.
La Présidente de l’agence Standard & Poor’s pour l’Europe, répond. Extrait.
« Je voudrais rappeler le rôle d’une agence : nous donnons une information sur le risque de crédit d’un certain nombre d’émetteurs, y compris les Etats. Nous publions des notes et des commentaires, en faisant référence à notre méthodologie. Dans le cas de la Grèce, nous avions spécifié dès le début du mois de juin ce que nous considérerions comme un défaut global -non-paiement, ndlr- ou comme un défaut sélectif.
Nous considérons que les termes initiaux ne sont pas respectés. Ni les taux, ni la durée des nouveaux prêts (trente ans) ne sont les mêmes que ceux du marché. Dès lors, selon nos critères, le plan peut être assimilé à un « distressed exchange », c’est-à-dire un échange « contraint ». Nous ne disons pas que c’est bien ou que c’est mal. Nous appliquons simplement notre méthodologie. Ce ne sont pas les agences de notations qui créent les problèmes: nos notes reflètent les difficultés structurelles d’un pays. Nous ne sommes là que pour les exprimer.(…) »
« Nous avons dégradé la note du Portugal fin mars à BBB-«
En ce qui concerne l’évaluation de la situation du Portugal, Carol Sirou répond :
« Nous avons dégradé sa note fin mars à BBB-, il est désormais au rang le plus bas de la catégorie « Investissement », mais pas encore dans la catégorie « Spéculative ». La perspective est toutefois négative en raison des risques liés au programme de redressement du FMI et de l’Europe ».
A la question ++qui note les agences de notation++ Carol Sirou répond :
« Nous sommes soumis, comme tous les acteurs, à la responsabilité civile. Ceux qui sanctionnent les agences, ce sont les investisseurs. Le jour où il n’utiliseront plus nos notes, ce sera la sanction ultime. Nous sommes conscients que les subprimes ont entaché notre réputation, et nous avons travaillé d’arrache-pied pour corriger ça. Nous avons revu nos méthodes de travail et nos méthodologies pour tenir compte des enseignements de la crise ».
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