Lors d’une rencontre jeudi devant des élèves journalistes au Centre de formation des journalistes (CFJ) , l’ancien-Premier ministre Michel Rocard était interrogé sur le thème Le système médiatique est-il néfaste pour la démocratie? ».

Michel Rocard a répondu positivement à cette question et a regretté le glissement progressif des médias vers le « spectacle », un système qui, en privilégiant l' »affectif », devient « néfaste pour la démocratie ».

Les hommes politiques ont « inventé la langue de bois pour se protéger.

« Le malaise est très ancien mais il va s’aggravant », a-t-il déploré, reconnaissant par ailleurs  qu’il n’y avait « pas de presse sans démocratie et pas de démocratie sans presse ».

« Il y a un antagonisme de situation entre les commentateurs et les acteurs: vous êtes spécialistes de l’événement et de l’instantané (…). Le notre est le long terme », a estimé l’ancien-Premier ministre.

« Le message ( l’info) doit être dramatique, tonitruant. Il faut de l’affectif, du dramatique, de l’émouvant. Et par conséquent, tout débat devient une crise, toute crise devient une scission, toute scission devient une crise de régime et tout est dramatisé », a-t-il ajouté.

M. Rocard a poursuivi : « Vous êtes dans un mouvement où la quasi-totalité des organes de presse sont en transition de l’information vers le spectacle (…). La démocratie n’y a plus sa place ».

Pour Rocard, les hommes politiques ont « inventé la langue de bois pour se protéger de l’intrusion permanente du système ».

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