Un juge d’instruction a mis fin à ses jours le 16 septembre dernier car il ne n’était plus en mesure de faire face à sa charge de travail indique –t-il dans une lettre écrite avant son suicide.
Le nouvelobs.com publie la lettre de Philippe Tran-Van qui a mis fin à ses jours.
La publication de cette lettre intervient au moment où les magistrats manifestent jeudi pour protester contre les reproches qui leurs sont faits après la remise en liberté du tueur présumé de Laëtitia près de Pornic.
« J’ai tout donné à la justice et à la magistrature ».
En 2010, au moins quatre magistrats se sont suicidés.
Philippe Tran-Van, 45 ans, juge d’instruction au tribunal d’instance de Pontoise (Val d’Oise), indique dans sa lettre retrouvée à son domicile par ses parents :
«J’ai tout donné à la justice et à la magistrature. J’ai donné le meilleur de moi-même, j’ai sacrifié ma vie de couple (…) On dit que je suis incompétent pour gérer mon cabinet alors qu’avec la meilleure volonté du monde, il est impossible de faire face à la charge de travail. Alors, je préfère en finir car me battre contre ma hiérarchie pour faire valoir mes moyens de défense me semble vain», poursuit Philippe Tran-Van.
«J’ai toujours été loyal vis-à-vis de ma hiérarchie et mes précédentes évaluations le démontrent. (On)m’accable de tous ces maux et mes propres collègues ne m’ont soutenu qu’en apparence. Que mes proches et notamment mes enfants me pardonnent ce que je vais faire et la peine que je vais leur causer. Je les aime de tout mon cœur. Pardon».
Philippe Tran-Van a mis fin à ses jours en se couchant sur les rails d’une gare.
L’augmentation du nombre de suicides chez les magistrats depuis le début de l’année 2010 dans la profession, avait suscité de premières réactions en novembre, lors d’une réunion de magistrats à l’occasion d’un congrès à Rennes.
Ces drames résultent d’une «souffrance» au travail.
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