L’ex-trader auteur du « Loup de Wall Street » qui indique dans son livre avoir profité d’escroqueries financières qui ont donné lieu à de nombreux excès (yacht, prostituées drogue ) mais est désormais repenti a écrit une lettre ouverte à la ministre de l’Economie et des Finances Christine Lagarde pour l’informer de sa déception. En effet, la ministre avait proposé le 21 avril dernier alors qu’elle était l’invitée du « Grand Journal » de Canal +, d’envisager une collaboration avec l’ancien trader présent sur le plateau de télévision. Mais la proposition serait finalement restée sans suite, des collaborateurs de la ministre lui auraient ensuite dit qu’il s’agissait d’une « blague » .Dans sa lettre adressée à la ministre, l’ancien trader rappelle les faits :
« Madame la ministre des finances,
A l’occasion de ma tournée promotionnelle à Paris pour la sortie en France de mon livre Le Loup de Wall Street, j’ai été honoré de vous rencontrer. Assis à côté de vous, le soir du 21 avril 2009, lors de l’émission du « Grand Journal », je me souviens de votre air affligé à l’évocation de mon yacht, des prostituées ou de la drogue qui faisaient partie intégrante de ma vie ; mais je me souviens surtout de votre intérêt lorsque j’ai évoqué mon action de prévention que j’effectue bénévolement depuis ma sortie de prison dans les campus américains.
Les activités amorales touchent à mon avis 10 à 20 % du secteur de la Bourse. Je ne suis pas le seul désaxé de l’histoire de la finance. J’ai purgé une peine de prison et je rembourse aujourd’hui encore une dette d’un montant de plusieurs millions de dollars. Mais combien d’autres sont restés impunis ? Combien d’autres suivent aujourd’hui les traces du financier sans scrupules que j’étais hier ? Ce que j’essaie de transmettre aux jeunes étudiants en économie, c’est que rentabilité et éthique ne sont pas irréconciliables et qu’il faut désormais tendre vers ce but : plus de morale et davantage de partage des richesses.
Mes arguments ont semblé vous toucher. Vous avez déclaré alors, en vous tournant vers moi : « J’aimerais que vous participiez gratuitement aux travaux que nous menons (. . . ), que vous veniez m’aider. » J’ai immédiatement accepté. Vous avez réitéré votre proposition après l’émission et j’ai été sincèrement honoré de la mission que vous étiez censée me confier.
Cependant, à la demande de confirmation de cette information, un collaborateur de votre cabinet a répondu aux journalistes Claire Gatinois et Anne Michel : ++C’était une blague ! (…) Ce garçon a une mauvaise réputation. ++
J’aimerais comprendre, madame la Ministre, comment les personnalités politiques de votre rang peuvent prendre des engagements en direct devant des millions de Français et se rétracter sans perdre de leur crédibilité.
La réponse de Bercy m’attriste. Vous m’aviez invité à prendre part à votre groupe de réflexion sur la refondation du système financier. Je l’aurais fait volontiers. Je l’aurais fait bénévolement.
Croyez, Madame, en l’expression de mon plus vif respect. »
Traduction : Max Milo Editions
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