Nicolas Sarkozy avait confirmé la semaine passée que la France et l’Allemagne allaient proposer des modifications des traités européens afin de permettre une plus grande discipline budgétaire au sein de la zone euro.
Le chef de l’état français avait estimé mardi que les pays de la monnaie unique faisaient de la lutte contre la crise de la dette leur priorité et avait rappelé les mesures déjà prises par les 17 pays membres de l’euro comme l’augmentation de la puissance de frappe du Fonds européen de stabilité financière (FESF) à 1.000 milliards d’euros grâce à un mécanisme de levier.
Estimant que la BCE a les moyens d’agir massivement pour enrayer la crise de confiance des investisseurs vis-à-vis des pays de la monnaie unique, Paris, soutenu par d’autres pays, souhaite voir l’institution agir comme prêteur en dernier ressort des Etats, ce qui constitue un point de divergeances avec l’Allemagne sur le rôle de la Banque Centrale européenne.
Berlin souhaite une réforme des traités européens car actuellement ne lui donnent pas ce pouvoir ce qui impliquerait comme préalable, une plus grande discipline budgétaire communautaire.
Les discussions et entre la Chancellerie et l ‘Elysée s’accélèrent depuis quelques jours.
Officiellement Paris et Berlin vont proposer un changement des traités européens « pour empêcher que les pays puissent diverger dans les domaines budgétaire, économique et fiscal ».
Le Premier ministre français François Fillon a lui aussi jugé nécessaire une modification des traités, tout en reconnaissant que cela prendrait du temps.
Toute l’Europe et donc les 17 pays de la zone euro sont concernés.
L’Allemagne a exigé et obtenu que les états laxistes soient enfin sanctionnés.
Angela Merkel a elle -même reconnu « nous avons nous-même bafoué la confiance politique en euro parce-que nous avons fixé des règles que nous n’avons jamais respecté »
Par ailleurs, les budgets nationaux devront d’abord être validés au niveau européen.
Si beaucoup y voient une perte de souveraineté, d’autres au contraire considèrent qu’il s’agit d’un simple partage.
Bruno Lemaire a déclaré sur Europe 1 « on ne pourra pas sauver l’euro si d’un autre côté on n’accepte pas que les budgets nationaux soient un peu plus contrôlés que ce qu’ils n’ont été par le passé ».
Une zone euro réduite aux 6 pays les plus forts économiquement.
Parce-que les négociations à 17 pays voire à 27 sont toujours interminables et qu’il y a urgence, la France et l’Allemagne discuteraient aussi officieusement d’un autre scénario.
Celui d’une zone euro réduite aux 6 pays les plus forts sur le plan économique. Une sorte de zone euro du Nord.
Selon l’économiste Elie Cohen « ce serait ainsi un club sélect des pays les plus riches qui accepteraient de maintenir entre eux un lien et qui au passage exclueraient un certain nombre de pays en difficulté réelle »
Si rien n’est encore décidé, dans quelques jours d’importants changements en zone euro pourraient être décidés.
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