Invité de BFM radio, le président d’Universal Music France a commenté les nouveaux modèles économique du secteur de la musique.

BFM : Comme cela ne va pas dans le secteur de la musique, vous avez pris une décision symbolique, vous avez décidé de revoir à la baisse votre fixe dans le contrat que vous avez signé ?

Pascal Nègre : C’est logique, les artistes gagnent moins, le marché a chuté, c’est donc normal que les salaires baissent. Ce n’est pas quelque chose qui me choque.

Ils baissent de combien par exemple ?

De 40 %, dans la mesure où le marché chute de ce taux. Mais d’abord c’est un métier que l’on fait avec passion, donc tout va bien. J’espère qu’un jour le marché va se consolider et remonter avec tous les nouveaux business-models qui sont en train d’arriver, en particulier l’abonnement, et qu’un jour je retrouverai mon salaire d’antan.

Les achats de titres ou d’albums, par exemple sur iTunes, sur Virgin Mega ou sur Fnac.com, progressent de plus de 60 %.

BFM : Le gros des revenus, à terme, c’est Internet, nécessairement ?

Pascal Nègre : En France, cette année, à peu près 20 % des bénéfices vont provenir du digital. Aux États-Unis, c’est déjà plus de 50 %. Donc il est évident que le digital va continuer à progresser.

Depuis le début de l’année par exemple, tous les achats de titres ou d’albums, par exemple sur iTunes, sur Virgin Mega ou sur Fnac.com, progressent de plus de 60 %. On assiste vraiment à une explosion.

Ce sera la principale source de revenus, sachant que moi, depuis 2001, je suis convaincu, comme je le dis dans mon livre, que la vraie révolution du numérique sera l’abonnement. Je pense que notre business-model a été la vente de copies pendant très longtemps : on vendait un disque puis on vendait le même deux, trois, un million, quarante millions de fois dans le cas de « Thriller » de Mickaël Jackson.

(…) Je crois beaucoup à cet écosystème qui est en train de se développer. On aura environ 600 000 abonnés musique avant de la fin de l’année en France, c’est à dire 1 % de la population. Sachez qu’en Suède, qui est le pays qui est le plus en avance, c’est 12 % de la population qui a aujourd’hui un abonnement musique.

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