Jean-Pierre Chevènement, sénateur du Territoire de Belfort, président d’honneur du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) était l’invité de France Info, mardi 6 décembre 2011.
« Je pense que les notations des agences ont quelque chose d’ubuesque. Ces agences demandent à la fois la réduction des déficits et son contraire : la croissance.
Le candidat à présidentielle de 2012 a ajouté « Il y a quelque chose de très politique, en fait, dans leur appréciation. Les agences sont la partie émergée d’un système qui oppose les marchés financiers et les peuples et dont l’enjeu est la démocratie.
Pour Jean-Pierre Chevènement « Avec le système globalisé on a supprimé toute entrave aux mouvements de capitaux. Je pense qu’il faut, aujourd’hui, remettre un peu de viscosité dans le système et faire que les peuples retrouvent leur souveraineté
En ce qui concerne le européen annoncé par N. Sarkozy et A. Merkel, Jean-Pierre Chevènement a estimé « ce traité repose sur un mauvais diagnostic de la crise de l’euro. Celle-ci ne vient pas seulement des déficits budgétaires.
Elle vient surtout des différences de compétitivité qui se sont creusées depuis 13 ans. On voit, par exemple, que l’Allemagne a gagné 15 points de compétitivité sur la France, grâce à une politique de déflation salariale »
Jean-Pierre Chevènement a précisé « Le contenu du nouveau traité européen annoncé par Mme Merkel et M. Sarkozy est très grave :
c’est l’acte de naissance d’une Europe régressive et disciplinaire. L’adoption d’une règle d’or constitutionnalisée, en fait règle d’airain, proscrivant tout déficit budgétaire sous le contrôle de la Cour de Justice européenne, c’est la garantie de politiques restrictives et récessionnistes prolongées dans toute l’Europe. C’est « la décennie perdue » évoquée par Mme Lagarde à l’horizon 2020. » a estimé le sénateur du Territoire de Belfort.
« M. Sarkozy et Mme Merkel se trompent »
Et de conclure « Des sanctions automatiques, à travers cette innovation juridique que serait l’institution d’une règle de majorité minorée, c’est la mise à l’amende des pays les plus en difficulté. C’est l’Europe disciplinaire. Rien en contrepartie sur le rôle de la Banque Centrale européenne. M. Draghi est seul maître à bord : les peuples n’ont le droit que de se taire .
Sur le fond, M. Sarkozy et Mme Merkel se trompent : la crise de la monnaie unique ne vient pas du laxisme budgétaire des gouvernements mais de sa conception même : elle a juxtaposé des pays trop différents par leurs structures économiques, leurs cultures et leurs options politiques » a estimé le candidat à la présidentielle de 2012.
Partager : |
|
Tweet |
|
|
|