Daniel Leconte producteur du documentaire « La Cité du mâle » qui devait être diffusé mardi sur Arte est « choqué » par la déprogrammation décidée par la chaîne.

Tourné à Vitry-sur-Seine, le documentaire La Cité du mâle, réalisé par Cathy Sanchez, tourné où Sohane, jeune fille de 17 ans, a été brûlée vive dans un local à poubelles en 2002 se donnait notamment pour objectif de donner un « coup de projecteur sur les agressions machistes dans les cités ».

Le docu a été déprogrammé à la  dernière minute.

Le producteur raconte : « Une personne avec qui on avait travaillé pour préparer ce sujet est venue dans l’après-midi voir notre rédacteur en chef (…) Elle a commencé à regarder le film, et au bout de cinq minutes elle a été prise de panique, elle a eu peur de représailles sur elle-même et sur sa famille », a  déclaré Daniel Leconte sur Europe1.fr. producteur du documentaire.

Il ajoute :  « Elle a demandé à ce que le film ne passe pas, la chaîne a décidé de déprogrammer le documentaire parce qu’il y avait un risque pour elle, et qu’elle n’avait pas le temps de vérifier si c’était vrai ou pas », a précisé Daniel Leconte qui  » souhaite une rediffusion en l’état, on ne le modifiera que si un extrait en particulier représente un danger pour une personne ».

Le travail a duré six à huit mois, « le temps de gagner la confiance des gens ».

« Une trentaine d’années après on se retrouve avec un film interdit à la télévision »

Ce type de  déprogrammation de dernière minute  » n’arrive pas tous les jours selon Daniel Leconte qui se dit « inquiet » sur le métier.

« Une trentaine d’années après on se retrouve avec un film interdit à la télévision parce qu’il y a des gens qui menacent des personnes « .

A Arte, dont le producteur se dit « solidaire » le service de presse interrogé par Europe1 a souligné

le manque de temps entre l’alerte et la date de diffusion prévue :

« Ca nous arrive régulièrement que des gens se disent en danger. En général, on a le temps de modifier le sujet pour qu’il ne représente plus un danger, mais là c’était trop tard ».