Le socialiste Dominique Strauss-Kahn, tenu à la réserve par son mandat au FMI mais donné favori par les sondages pour battre Nicolas Sarkozy à la présidentielle, est l’invité du 20H00 dimanche à France 2 pour alimenter le buzz autour de sa possible candidature pour 2012.
Sans surprise, avant même ce rendez-vous dominical, son éventuelle entrée en lice dans les primaires PS pour l’élection suprême a parasité chacune des apparitions publiques du directeur général du FMI dans le cadre d’une réunion des ministres des Finances du G20 à Paris.
Samedi, lors du point de presse clôturant la réunion, face à une journaliste bravant les consignes de s’en tenir au sujet G20, il a à nouveau botté en touche et répété n’avoir « rien d’autre à l’esprit » que son travail au FMI, une tâche qui l’occupe « plus qu’à plein temps ».
Pourtant, son passage sur France 2, après une rencontre avec des lecteurs du Parisien au siège du quotidien, pourrait être l’occasion de confirmer les quelques mots lâchés il y a dix jours par son épouse Anne Sinclair –ne souhaitant pas qu’il « fasse un second mandat au FMI »–.
Comme pour donner corps à ce scénario, Dominique Strauss-Kahn a confié dans une vidéo mise en ligne dimanche sur leparisien.fr : « Je pense que tout individu qui travaille à l’étranger par moment a un peu le blues du pays ». Une phrase similaire avait été distillée dans la presse vendredi.
En soutien d’une opération de communication minutieusement préparée par son équipe d’Euro-RSCG, les amis de DSK ne se sont pas privés d’alimenter la chronique ces derniers jours.
« Il y a dans le pays « un désir de Dominique
Strauss-Kahn » Jean-Marie Le Guen.
Il y a dans le pays « un désir de Dominique Strauss-Kahn au-delà de la bulle médiatique et de l’excitation que nous avons ce week-end », a dit sur RTL le député de Paris Jean-Marie Le Guen.
Et pour lui la réciprocité existe car DSK « a une envie de France ». « Je pense qu’il comprend aujourd’hui combien notre pays a besoin sans doute d’être gouverné autrement ».
Jean-Christophe Cambadélis, autre député strauss-kahnien, s’en est pris de son côté à la phrase de Nicolas Sarkozy sur le nécessaire renforcement du rôle du FMI, y voyant un signe de la « peur » qu’inspire le possible retour de son mentor en France avant la fin de son mandat.
« C’est bien joli de vouloir rehausser le rôle du FMI, mais Nicolas Sarkozy devrait d’abord rehausser le rôle de la France (…) La droite a peur car aujourd’hui la gauche peut ouvrir, soit avec DSK, soit avec Martine Aubry, le chemin de l’alternance politique », a déclaré l’élu. »C’est bien joli de vouloir rehausser le rôle du FMI, mais Nicolas Sarkozy devrait d’abord rehausser le rôle de la France (…) La droite a peur car aujourd’hui la gauche peut ouvrir, soit avec DSK, soit avec Martine Aubry, le chemin de l’alternance politique », a déclaré l’élu.
Dans les sondages, Dominique Strauss-Kahn reste le candidat socialiste préféré des Français, même si certains, notamment à gauche, ont pu éprouver une certaine lassitude face au « petit jeu » consistant à faire d’Anne Sinclair sa messagère, selon Jean-François Doridot (Ipsos).
A la veille du week-end, un sondage CSA pour l’hebdomadaire Marianne accordait à DSK 61% des intentions de vote au second tour, contre 39% au président sortant. Le numéro un du PS, Martine Aubry, et son prédécesseur, François Hollande, n’en obtiendraient « que » 54%, et Ségolène Royal serait au coude-à-coude avec le président sortant (50-50).
Mais les voix critiques ne manquent pas face à cette frénésie politico-médiatique sur le feuilleton des primaires PS, même à gauche.
Le président PS de la région Paca, Michel Vauzelle, a appelé son parti à renoncer à des primaires « dévastatrices », craignant un risque de division et de « peopolisation » des enjeux.
De son côté, François Bayrou (MoDem) a jugé « ridicule » l’agitation autour de la visite de DSK ce week-end à Paris.
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