Eléna Fourès, consultante internationale, auteur du livre « Leadership au féminin» s’exprime sur lemediascope.fr
Selon Eléna Fourès « Un leader qui est capable de reconnaître ses propres émotions et de prendre en compte les émotions des autres dirige mieux qu’un leader « congelé » .
Pour quelles raisons les entreprises viennent-elles vous voir ?
Eléna Fourès : Pour plusieurs raisons, essentiellement pour travailler sur le leadership de leurs dirigeants, pour travailler sur le standard culturel.
Mais aussi pour travailler sur l’intelligence relationnelle, l’intelligence émotionnelle de leader, pour être meilleur leader parce que beaucoup d’entreprises ont compris que le capital de leadership de leurs leaders est essentiel pour donner envie à leurs «troupes», comme elles le disent dans leur terme militaire de se surpasser.
C’est ce qui fait qu’ils sont « number one » ou « number two ». Aujourd’hui, les entreprises investissent vraiment dans leurs dirigeants.
Un leader qui est capable de reconnaître ses propres émotions et de prendre en compte les émotions des autres dirige mieux qu’un leader, je dirai qui est «congelé».
Hier encore, on pouvait diriger uniquement avec la tête. On parlait de la brillance intellectuelle de leader. Aujourd’hui, la tête ne suffit pas. Il y a d’autres points d’ancrage et notamment les «tripes», le coeur, tout ce qui est émotionnel, tout ce qui donne envie aux autres d’aller plus loin.
Les arguments ne suffisent-ils plus ?
Non, ça ne suffit pas. Le propre du leader, c’est que les gens le croient, pas que les gens comprennent ce qu’il dit. Il y a beaucoup de gens, par exemple, qui comprennent qu’il ne faut pas fumer mais n’arrêtent pas de fumer. Donc le déclic de la compréhension intellectuelle, qui souvent était pris comme «sine qua non», est largement insuffisant.
Est ce que vous pensez que l’affaire DSK va modifier la perception de la femme ?
Je pense que cette affaire qui a un grand retentissement médiatique va attirer l’attention sur la femme, et surtout la femme subordonnée, la femme «petite», la femme , qui avant n’était pas déjà , je dirais respectée et considérée pour sa petite valeur sociale. La femme en question , la présumée victime, elle a toutes ces qualités: elle est une étrangère, elle est une immigrée , elle est une femme célibataire, elle est une femme de chambre,… Elle a toutes ces qualités ou les non qualités qu’il ne faut pas avoir. Donc, c’est une victime parfaite.
Et cette femme, la petite femme dans le sens social, on avait très, très peu de respect pour elle. Mais même, c’est très métaphorique pour la femme tout court. Je pense que le résultat sera important. C’est comme une page tournée parce que cette affaire rappelle que la femme ce n’est pas un objet.
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