Lors d’un tournage, jeudi en fin de matinée, Caroline Sinz, reporter qui couvrait pour France 3 les récents événements en Egypte, a été agressée et violée.
Elle a relaté les faits «On était dans les rues adjacentes de la place, à interviewer les gens. Des jeunes commençaient à se presser autour nous. Mon caméraman, qui parle arabe, m’a dit ++Caro, ça commence à sentir mauvais, faut partir++On n’a pas eu le temps» explique la journaliste.
Puis elle a été +jetée+ sur la place Tahrir, entourée d’abord de jeunes, puis d’hommes plus vieux. «Ils étaient une cinquantaine, ils ont déchiré mes vêtements, ont arraché mon jean, mes sous-vêtements. M’ont violée avec leurs doigts. Pendant 45 minutes. La foule applaudissait autour.» a t-elle raconté.
Finalement, après trois quarts d’heure de supplice, elle a pu être dégagée de la foule par des homme «J’ai été recueillie dans une ambulance. La foule tapait sur les parois pour me récupérer! Ils voulaient me lyncher.»
« Les hommes sont souvent frustrés sexuellement »
Caroline Sinz estime que ce type de situation est du à l’image véhiculée par « l’ancien régime et la presse égyptienne sur le fait que les journalistes occidentaux sont des agents sionistes, pro-américains. Et puis il y a le rapport aux femmes des hommes musulmans, qui n’est pas simple. Les hommes sont souvent frustrés sexuellement. La femme occidentale, surtout blonde, est perçue comme une femme facile.»
La journaliste qui avait décidé de rester en Egypte, pour ne pas «avoir l’air de cédera finalement choisi de rentrer en France. «J’ai raconté ce qui m’était arrivé. Comme si c’était quelqu’un d’autre. Mais ce matin, je me suis effondrée. (…) L’idée de ressortir, de me retrouver en contact physique avec eux, de retomber peut-être sur les mêmes C’est trop de stress ».
« Et puis, je n’ai pas de femme ici à qui parler.» Mais si elle part, c’est pour mieux revenir, assure celle qui pense que ce qu’elle a vécu ++ne changera pas la manière de travailler» a t-elle précisé.
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