Christophe Beaux PDG de La Monnaie de Paris et membre du conseil d’administration de France Télévisions depuis février 2011s’est montré très réservé quant à la situation économique du groupe audiovisuel public la semaine dernière à l’occasion de la publication des comptes du groupe pour l’année 2011.

Les comptes du groupe France Télévisions pour l’année 2011 font état d’un «résultat net consolidé en léger excédent, à 5,9 millions d’euros après impôts».

« des économies de gestion de certaines chaînes

du groupe comme France 3″

Christophe Beaux relève que «Les comptes sont à peine à l’équilibre, mais surtout, ce qui est plus inquiétant, c’est que les résultats d’exploitation sont en déficit d’un million d’euros. Il n’y a pas péril en la demeure mais il faut être très vigilant pour que cette perte d’exploitation de 2011 ne se reproduise pas à l’avenir» déclare t-il.

Christophe Beaux relève également des «tendances mal orientées, avec une hausse progressive des charges et une certaine érosion des recettes. Les courbes se sont croisées en 2011, il ne faudrait pas que cela continue trop longtemps, d’autant plus que l’entreprise a aussi consommé une partie importante de sa trésorerie, qui est passée de 200 à 72 millions d’euros ».

Il extime que « l’entreprise a besoin d’investir, c’est tout à fait normal compte-tenu des enjeux qui sont devant nous, mais le fait que cette trésorerie s’amenuise diminue les marges de manœuvre du groupe pour l’avenir».`

Christophe Beaux souligne que Rémy Pflimlin, le PDG de France Télévisions, a annoncé un plan d’économies «Ce sont des économies destinées à compenser les pertes de recettes immédiates. Il faut peut-être aussi penser à des mesures plus structurelles».

« Les recettes publicitaires du groupe atteignent 423,7 millions d’euros en 2011, en amélioration par rapport aux 410 millions prévus initialement mais en retrait par rapport aux 441 millions de 2010. Pire, France Télévisions anticipe déjà une perte d’une trentaine de millions d’euros de ces recettes publicitaires d’ici à fin juin et concède miser, pour rester à l’équilibre, sur «une non-dégradation de ces dernières au second semestre».

Parmi les solutions proposées pour redresser les comptes de France Télévisions, Christophe Beaux estime «Il y a un effort à faire sur les charges, notamment au niveau des économies de gestion de certaines chaînes du groupe comme France 3 ».

« Côté recettes – qui ne dépendent pas toutes du groupe lui-même -, il y a un débat sur la redevance audiovisuelle et nous verrons quelles seront les décisions du gouvernement en la matière. Il faut s’adapter aux nouveaux usages:

beaucoup de Français regardent aujourd’hui la télévision sur leur ordinateur. Donc l’idée d’inscrire les ordinateurs dans l’assiette de la redevance me semble une très bonne chose, même si le gouvernement devra veiller à ne pas trop augmenter les prélèvements obligatoires qui sont déjà très élevés en France. De toutes façons, la redevance aura un effet très limité ».

« Le moment est donc venu de repenser les conditions de la diffusion de la publicité (…) Il faut dresser le bilan des avantages et inconvénients que l’on attendait en 2008, lorsque la réforme de l’audiovisuel public a été promue » poursuit-il.

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