Marc Fiorentino spécialiste économique qui publie « Immobiliez-vous ! », revient sur les dernières mesures fiscales et livre au Figaro son expertise sur le marché.

Marc Fiorentino : (…) ce qui a alimenté la hausse des prix, ce sont quelques mesures fiscales, mais surtout l’achat de la résidence principale. Nous sommes dans un mouvement de fond. Ce qui caractérise une bulle, c’est souvent l’aspect spéculatif. J’aurais parlé de bulle s’il y avait eu beaucoup d’achats immobiliers à but de revente pour un profit.

Lorsqu’on achète sa résidence principale, ce n’est pas pour spéculer, et on n’est pas dans un modèle américain où l’on prête 100% de la valeur du bien. Nous sommes donc dans une hausse qui est exagérée mais pas dans une bulle. En France, nous sommes plutôt dans l’investissement retraite.

Dans l’idée de se retrouver avec un toit si tout devait disparaître. On a fait peur aux gens: il y a la crise, on doute des banques, des compagnies d’assurance, de l’avenir de l’euro, des États…

Globalement, les Français semblent se dire: on peut tout perdre mais il nous faut un toit. Ils craignent de devenir SDF. On n’est pas dans le domaine rationnel du placement, on est dans l’irrationnel, notamment en matière de résidence principale. Si je peux l’acheter, je l’achète tout de suite.

« il y a une exagération des prix »

Pour moi, très clairement, il y a une exagération des prix. J’anticipe dans les 18 mois qui viennent une baisse de l’ordre de 15 % en fonction du type de bien. En tout cas, ce sera la fin des biens surévalués.

Les petites villes et les zones rurales ont déjà vu leur prix diminuer. Pourquoi ? Parce que tous ceux qui disposaient des moyens pour acheter leur résidence principale l’ont fait. Et aujourd’hui, il y a peu de perspectives économiques. Qu’est-ce qui peut redonner un souffle au marché de l’immobilier ?

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