A 42 jours du 1er tour de l’élection présidentielle, le président-candidat a créé la surprise en s’attaquant dimanche à Villepinte, à la question des frontières de Schengen et du libre-échange pour se faire entendre de « la France du non ».
Pour la première fois depuis la début de la campagne du président candidat, c’est l’Europe qui s’invite dans le débat à 42 jours du premier tour.
Un discours qui n’a pas manqué d’indisposer dès lundi ses partenaires européens.
Nicolas Sarkozy a plaidé pour un « Buy European Act » destiné à donner la préférence aux entreprises produisant en Europe pour les contrats publics, sur le modèle du « Buy American Act ».
Nicolas Sarkozy a promis dimanche d’exiger une réforme du traité de Schengen sur la circulation des personnes, l’instauration d’une préférence communautaire pour les marchés publics lors de son meeting géant à Villepinte :
Le président a menacé : « L’Europe doit reprendre son destin en main, sinon elle risque la dislocation » a t-il indiqué.
Si aucun « progrès sérieux » au niveau européen n’apparaît en matière de contrôle de l’immigration avant un an, la France suspendra sa participation aux accords de Schengen.
« Si la France n’agit pas, il ne se passera rien », a précisé le président candidat qui a indiqué vouloir « changer l’Europe » une tâche « absolument immense », et réconcilier l’Europe et la France du « non » avec l’Europe et la France du « oui ».
Dès lundi, Bruxelles a réagi et Michel Barnier, commissaire chargé du marché intérieur a déclaré à l’AFP, que ses services et ceux du commissaire au Commerce Karel De Gucht travaillaient précisément à une proposition destinée à garantir une meilleure réciprocité des pays tiers comme la Chine dans l’accès aux marchés publics.
L’objectif étant de limiter les appels d’offre des marchés publics de l’UE à des entreprises de pays extérieurs si ces derniers n’assurent pas des conditions équivalentes aux sociétés européennes candidates chez eux.
La Chine directement visée
Directement visée par cette mesure, la Chine.
Par ailleurs, une interdiction de l’accès à une partie spécifique des marchés publics de l’UE, ou à des contrats spécifiques pour les entreprises de pays qui ne respecteraient pas des conditions de réciprocité satisfaisantes serait également prévue parmi les options étudiées.
Lors d’une visite à Pékin, Herman Van Rompuy, président de l’UE, a rappelé la volonté des Européens d’obtenir un meilleur accès au marché chinois.
Il est « nécessaire d’avoir un jeu à armes égales, un meilleur accès au marché (chinois) pour les entreprises de l’UE et une meilleure protection des droits de la propriété industrielle » a indiqué Herman Van Rompuy.
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