Le Premier président de la Cour des Comptes, Didier Migaud, a estimé dimanche 17 février 2013 sur Europe 1 que «la France est malade de ses déficits publics» alors que la Cour des comptes a rendu cette semaine son rapport annuel.
» l’absence de plafond pour les agents EDF
dans leur consommation d’électricité » évoquée
Didier Migaud avait déjà estimé lors de la publication du rapport, que l’objectif d’un déficit public de 3% à la fin de l’année «n’a que peu de chances d’être atteint».
Selon Didier Migaud, les déficits publics accumulés par la France posent un problème de crédibilité estimant que la France est face à une « accoutumance à la dépense publique », il assure toutefois,
«il y a une prise de conscience que les comptes publics doivent s’améliorer. Il y a nécessité à freiner la dépense. Nous sommes un des pays avec le plus haut niveau de dépense publique au monde ».
« Est-ce que, au niveau de notre performance, sur le logement, la santé, etc la France est sur le podium ? Non. Il faut pouvoir en tirer les conclusions. Améliorer l’action publique n’est pas forcément mettre des crédits supplémentaires» a t-il affirmé
«Personne ne doit être à l’écart de l’effort»
Le Premier président de la Cour des Comptes a ajouté «Pour améliorer les recettes il faut peser sur les recettes mais aussi sur les dépenses. Et personne ne doit être à l’écart de l’effort».
Selon lui «La fiscalisation des allocations familiales peut être mise sur la table (…) On peut considérer que c’est une prestation qui rentre dans les revenus et qui peut d’une certaine façon être fiscalisée.»
Fiscaliser la majoration des retraites pour les parents de trois enfants pourrait rapporter 800 millions d’euros à l’Etat a t-il estimé dimanche en regrettant que la plus importante de l’effort de redressement des comptes publics repose sur l’impôt.
Didier Migaud s’est également étonné de l’absence de plafond pour les agents EDF dans leur consommation d’électricité alors qu’ils bénéficient d’un tarif agent. «Est-il légitime de ne pas tenir compte de la consommation, s’agissant de cette règle, alors que tout le discours est d’inciter les gens à faire des efforts sur la consommation ?» a t-il demandé.
Didier Migaud s’est adressé aux responsables politiques: «Faisons en sorte que notre pays respecte les engagements qu’il a pris. Nous sommes contraints d’avoir une crédibilité. Respectons les engagements en terme de réforme par rapport à une action publique qui n’est pas toujours efficace».
Et de poursuivre «Les comptes commencent à se redresser. Depuis 2011, il y a un effort réel. Le problème c’est qu’il a porté de façon déséquilibrée sur l’augmentation des impôts, même si le travail n’est pas achevé sur les niches fiscales. L’essentiel de l’effort doit porter sur les dépenses. Des économies sont possibles sans remettre en cause le modèle social français» a-t-il poursuivi.
«On met en place des dispositifs compliqués»
Selon lui «Le traitement économique et social du chômage est peut-être inadapté, alors que beaucoup d’argent public y est mis», a t-il ajouté.
«Deux gares TGV à 20 minutes d’écart, n’y en a-t-il pas une de trop ?» s’est interrogé Didier Migaud.
«Le RSA, 500 000 personnes en bénéficient. Un million de plus pourraient en bénéficier. On met en place des dispositifs compliqués. Il faut davantage cibler vers ceux qui en ont besoin».
La gratuité des transports dont bénéficient parfois les retraités dans certaines communes a également été évoquée «Un retraité de 65 ans est parfois dans une meilleure situation que bien des actifs alors qu’ils peuvent bénéficier de la gratuité des transports. L’âge n’est parfois pas un critère déterminant. Il faut que les élus se posent la question par rapport à leur objectif et à l’efficacité de l’action publique».
«Faisons en sorte que notre pays respecte les engagements qu’il a pris» a ajouté Didier Migaud.
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