Selon l’Insee qui a révisé jeudi 4 octobre à la baisse sa prévision pour 2012, la France semble s’installer durablement dans une période de stagnation économique, avec un enchaînement inédit de cinq trimestres consécutifs de croissance zéro et un chômage qui reste en hausse.
C’est désormais sur une croissance de 0,2% sur l’ensemble de l’année contre 0,4% dans ses précédentes prévisions publiées fin juin que prévoit l’Institut national de la statistique et des études économiques.
Le chiffre est légèrement inférieur à 0,3% anticipé par le gouvernement pour ramener le déficit public de la France à 4,5% du produit intérieur brut (PIB) à la fin 2012.
Le chef du département de la conjoncture de l’Insee, Cédric Audenis a résumé la situation économique en déclarant à la presse que l’économie française est « à l’arrêt ».
Ajoutant « ce n’est pas ++en avant++ comme aux Etats-Unis, mais ce n’est pas non plus ++en arrière++ comme l’ensemble de la zone euro » en récession.
Avec un PIB qui continue de stagner aux troisième et quatrième trimestre (contre +0,1% puis +0,2% prévus en juin) la situation est totalement inédite depuis l’après-guerre ( au total cinq trimestres consécutifs de croissance zéro).
Cédric Audenis ajoute que si la tendance se confirme, l’économie française débuterait l’année 2013 sans aucun élan. « Il faudrait par exemple 0,3% de croissance trimestrielle pendant toute l’année 2013 pour arriver à une croissance annuelle de 0,8% » comme l’espère le gouvernement.
En 2012, l’économie va poursuivre la destruction d’ emplois : 67.000 emplois marchands non agricoles vont disparaître au second semestre.
Cédric Audenis précise même « l’emploi privé se comporte mieux que ce qu’on pourrait prévoir compte tenu de la situation économique ».
Le chômage menace de passer le cap des 10%
Pour la première fois depuis mi-1999, le taux de chômage devrait franchir le cap symbolique des 10% de la population active en France métropolitaine et passer de 9,7% au deuxième trimestre à 10% au troisième.
Il s’établirait ensuite à 10,2% en fin d’année (de 10,2% à 10,4% puis 10,6% en intégrant l’Outre-Mer).
Le pouvoir d’achat des ménages sera ainsi directement impacté par la dégradation sur le front de l’emploi, (- 1,1% en 2012 contre – 0,1% en 2011) conjuguée à la flambée des prix énergétiques et aux hausses d’impôts.
Cette baisse du pouvoir d’achat des ménages interviendra en dépit du coup de pouce au Smic et à l’augmentation de l’allocation de rentrée scolaire.
Elle devrait être compensée par les ménages en réduisant leur taux d’épargne, de 16,4% au deuxième trimestre à 15,1% en fin d’année.
Ainsi la consommation devrait toutefois pouvoir résister.
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