Afin de protester contre la future taxe sur les transports et les portiques automatiques sur les axes secondaires, les agriculteurs ont mené une opération escargot mardi matin 22 octobre 2013, sur la D637.

Contre ce nouvel impôt sur les poids-lourds qui pénaliserait durement un secteur en difficulté, notamment dans les régions excentrées comme la Bretagne, La FNSEA, syndicat majoritaire chez les agriculteurs a appelé mardi à la mobilisation «générale et nationale».

Les transporteurs sont également en colère contre l’écotaxe et l’ensemble du secteur de l’agroalimentaire qui rejette ce projet de nouvel impôt sur les poids-lourds

Une réunion d’urgence est prévue mercredi à Matignon face à la grogne dans le secteur de l’agroalimentaire.

Prévue pour être appliquée à partir du 1er janvier 2014, cette mesure, née du Grenelle de l’environnement et décidée sous Nicolas Sarkozy, a déjà déjà reportée.

Son ajournement est purement et simplement demandé par la FNSEA, qui dénonce une «usine à gaz».

Mardi une quarantaine de barrages filtrants ont été prévus notamment autour des portiques et autres équipements électroniques installés pour enregistrer et facturer les poids lourds.

Mardi matin en Ile-de-France, des barrages filtrants sur la D 637 à hauteur de Cély-en-Bière (Seine-et-Marne), ont été mis en place par une centaine d’agriculteurs qui ont distribué une salade aux automobilistes avant de quitter les lieux vers 9 heures .

De même en Seine-Maritime, sur la RN 27 qui relie Rouen à Dieppe, une dizaine d’agriculteurs, venus en voitures ou en tracteurs, ont bâché des bornes électroniques avec du plastique noir.

L’écotaxe vise à inciter les entreprises à utiliser, pour le transport de marchandises, des modes moins polluants, et à favoriser les circuits courts.

La «taxe nationale sur les véhicules de transport de marchandises» concerne tous les camions français ou étrangers, de plus de 3,5 tonnes circulant sur certaines routes (hors autoroutes payantes) comme les autoroutes non-payantes, les routes nationales et certaines routes départementales ou communales.

Au total sont concernés, 5.000 km de départementales ou communales.

Les véhicules dits «d’intérêt général» (police, pompiers, militaires, mais aussi ceux appartenant à l’État ou aux collectivités chargés de l’entretien de la voirie) ainsi que les véhicules et matériel agricoles, et ceux utilisés exclusivement pour la collecte du lait dans les fermes sont exhonérés de cette taxe.

Les fédérations de transporteurs et de grossistes-distributeurs s’inquiètent des conséquences financières de cette taxe sur un secteur essentiellement composé de petites entreprises, mais aussi du coût de sa mise en place et estiment que le monde agricole que les animaux et produits français seront ainsi taxés plusieurs fois, alors qu’un produit importé ne le sera qu’une fois.

Il dénoncent le paradoxe qui selon eux aboutit à ce qu’un produit transporté d’un département français à un autre, voisin, sera taxé, alors qu’un produit qui aura parcouru des distances plus importantes ne le sera pas en utilisant les autoroutes.

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