Nicolas Sarkozy a réagi en fin de journée à la condamnation de Jacques Chirac à deux ans de prison avec sursis dans le cadre de l’affaire dite des emplois fictifs de la ville de Paris.
L’Elysée a indiqué dans un communiqué « Le président de la République a pris acte de la décision de justice qui vient d’être prise à l’encontre du président Jacques Chirac. Il ne lui appartient pas de la commenter ».
« Ces circonstances ne doivent pas faire oublier l’engagement constant de Jacques Chirac au service de la France, ce qui lui vaut et lui vaudra encore l’estime des Français »
Le Premier ministre François Fillon a déclaré « Je n’ai pas l’habitude de commenter des décisions de justice, je pense simplement que celle-ci arrive vraiment trop tard, plus de 20 ans après les faits », a déclaré le Premier ministre français lors d’une visite officielle au Brésil. « C’est une décision qui à mon sens ne viendra pas altérer la relation personnelle qui existe entre les Français et Jacques Chirac ».
Pour François Hollande, candidat PS à la présidentielle : « La justice est passée et elle devait passer pour que ne s’installe pas un sentiment d’impunité », a- déclaré le candidat PS à la présidentielle en déplacement à à Bondy (Seine-Saint-Denis).
François Hollande a cependant a souligné le « retard par rapport aux faits » dans le dossier des emplois fictifs de Paris, ce qui « renvoie à la question du statut pénal du chef de l’Etat ». « J’ai une pensée pour l’homme qui connaît en plus des ennuis de santé' ».
Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du FN s’est réjoui sur BFMTV.: « On pouvait désespérer de la possibilité de faire condamner des coupables de haut niveau dans notre pays. Cette exception confirme la règle ».
« M. Chirac s’est fait pincer les doigts dans la porte avec une condamnation très grave », et « le sursis n’a été attribué que pour des raisons d’âge et de sénilité », a-t-il précisé.
« La France est malheureusement corrompue dans beaucoup de ses secteurs, mais nous avons été présidés par un délinquant pendant 12 ans, et mon adversaire de 2002 est quelqu’un qui aurait dû être condamné à la prison », a-t-il poursuivi en référence au second tour de la présidentielle qui avait vu la réélection de M. Chirac.
« Dans cette affaire, notre actuel ministre des Affaires étrangères », ++Alain Juppé ++ »a écopé de 14 mois de prison. Cela relativise sur la criminalité et la délinquance quand les délinquants sont eux-mêmes à la tête de l’Etat », a précisé Jean-Marie Le Pen.
Eva Joly candidate EELV à la présidentielle a estimé dans un communiqué. que « ce jugement rendu après un véritable marathon judiciaire est la preuve de la nécessité et de l’utilité d’une justice indépendante et qui juge à égalité l’ensemble des citoyens ».
« On ne peut que regretter le retard pris pour instruire ce jugement. Si Jacques Chirac avait été jugé dans les mêmes conditions que l’ensemble des Français après la découverte des faits, les citoyens auraient aujourd’hui une plus grande confiance dans la démocratie. Au lieu de cela, ce procès a été maintes fois évité, alors qu’il était nécessaire, puisque même la Ville de Paris avait renoncé à porter plainte », regrette l’ancienne magistrate.
Et de conclure « Aujourd’hui, la justice est faite » et « c’est moins la sanction que la condamnation qui est aujourd’hui centrale. Nul citoyen ne doit être au-dessus des lois si nous voulons redonner confiance dans la justice et la démocratie. Dans une République exemplaire, c’est le devoir des femmes et des hommes politiques que d’en finir avec ces pratiques malsaines », estime-t-elle.
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