L’Oréal verse 710.000 euros chaque année à une société créée en 1996 par le photographe François-Marie Banier indique Le Monde dans son édition de samedi 31 juillet.

Des faits que la fille de la milliardaire,  Françoise Bettencourt-Meyers estime notamment être un abus de faiblesse sur sa mère Liliane.

Un contrat et une convention lient la société Héricy, créée en 1996 par le photographe

François-Marie Banier à L’Oréal jusqu’en 2011 ainsi que le versement de ce montant précise le quotidien.

C’est une plainte contre X  entraînant l’ouverture d’une enquête déposé le 5 juillet dernier à Paris par un actionnaire de L’Oréal qui a permis cette découverte.

La plainte visait notamment un contrat portant sur le versement de  405.000 euros par an signé en 2002 par L’Oréal et François-Marie Banier pour une durée 10 ans.

Selon les termes de ce contrat, le photographe devait donner des «conseils de mode et de sensibilité artistique» et organiser au moins une exposition par an.

Par ailleurs, Le Monde ajoute qu’un autre contrat portant sur un montant de 305.000 euros par an, avait été signé le 24 octobre 2001 entre L’Oréal et la société Héricy et était destiné à promouvoir l’oeuvre artistique du photographe et «l’image de marque et la notoriété de L’Oréal».

L’actionnaire de l’Oréal et auteur de la plainte contre X, M. Tiphineau, 63 ans avait expliqué les raisons de sa plainte à France Soir, la semaine passée.

Détenteur de 10 actions dans le capital du leader mondial de la cosmétique l’ancien ingénieur en fabrication mécanique avait indiqué :

«  Je n’ai pas apprécié la façon dont on s’est comporté »

«  Je n’ai pas apprécié la façon dont on s’est comporté avec moi lors de la dernière assemblée générale de L’Oréal. Le management a ignoré mes questions sous prétexte qu’elles étaient pleines de sous-entendus. Je me rends compte qu’à travers cette histoire de famille, on pioche largement dans la caisse de la société pour distribuer des largesses, pour faire plaisir.

( …) Banier ? Espérons qu’il n’y en ait pas un deuxième comme lui ! Une petite sangsue nous suffit. Des gens qui se servent sur le dos des actionnaires ! Qu’il profite de la mère, c’est son affaire. Mais qu’il cherche à profiter davantage et touche à nos intérêts, c’est inadmissible.

(…)  Je constate que l’on sort de l’argent de L’Oréal au bénéfice de ce monsieur, pour payer ses voyages, ses déplacements et des activités qui n’ont pas grand-chose à voir avec la société, qui ne répondent pas à son objet social. Les 400.000 € qu’il touche annuellement, on n’en a pas vu la matérialité. Si c’est pour ses expositions de photographies ou de peinture, comme il s’agit de notre argent, le minimum aurait été de nous tenir au courant, de nous inviter. En dix-huit ans, cela n’a jamais été le cas. On ne sait pas où va l’argent ailleurs que dans sa poche.

(…) Vous pensez donc que le contrat qui lie M. Banier à L’Oréal est fictif ? ( lui avait demandé le quotidien)

M. T  avait répondu : Comme le dit mon avocat, Me Karel Canoy : L’Oréal, ce n’est pas le musée du Louvre. Vous avouerez que payer un type 400.000 € par an pour qu’il dise si un flacon de parfum doit être rose ou rouge, c’est un peu cher payé, non ? »