Les enquêteurs et les policiers de la brigade de répression du proxénétisme chargés de l’affaire Zaman Café-Zahia en 2010, entendent fréquemment lors des premières auditions le mot « Michetonneuse » qui désigne une prostituée occasionnelle en opposition à « prostituée » dont c’est l’activité principale.
Cette distinction est régulièrement faite par certaines personnes interrogées par les policiers dans le cadre de l’affaire « Zahia » sur fond de milieu de la nuit sur les Champs-Elysées.
Selon Le Monde, le milieu de la nuit sur les Champs-Elysées c’est l’endroit « où les footballeurs multimillionaires croisent les stars d’un jour de la télé-réalité qui vivent du RSA et où de jeunes banlieusardes désœuvrées viennent faire la fête, tous frais payés, parce qu’elles font joli sur la photo ; où la frontière de la prostitution s’efface dans les esprits ».
Le quotidien cite la copine de Zahia Dehar, Dora B. en garde à vue et qui l’a présentée à des « amis » . Elle se dit surprise « Jamais je n’aurais cru que c’était illégal de faire ça. »
Neuf personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel de Paris, aux côtés des footballeurs Karim Benzema et Franck Ribéry, de deux intermédiaires et des responsables du Zaman Café, un restaurant-bar à chicha des Champs-Elysées, où l’enquête a débuté fin 2009.
Le Zaman Café « Un point de rencontre entre des petites frappes de banlieue et des prostituées et un lieu d' »after » » poursuit le quotidien qui précise « qui accueillait toute la faune de l’avenue de 5 heures à 9 heures (10 h du matin le dimanche) ».
« C’est un phénomène nouveau, récurrent et tentaculaire »
Un rappeur cité, indique aux enquêteurs, « une michetonneuse ? » « C’est une fille intéressée par les stars, les gens qui ont des moyens et qui peut donner son corps moyennant finance ou matériel, avantages… » explique t-il.
Les policiers sont confrontés à la même réponse, lors de l’audition d’un footballeur de l’équipe de France, demandent « Ce sont donc des personnes qui ont des relations sexuelles en échange de cadeaux et d’argent ? »
Le footballeur répond : « Pas forcément, mais oui elle peut aller jusqu’à coucher avec un homme pour avoir ce qu’elle veut sans l’annoncer clairement. » C’est donc une « prostituée occasionnelle » ? « Je ne sais pas parce que pour moi une prostituée est une personne qui annonce le prix dès le départ », estime le footballeur.
Les policiers pas convaincus insistent « une michetonneuse qui couche avec un homme pour avoir un cadeau ou de l’argent, c’est bien une prostituée ? ».
Le footballeur reste sur ses positions « Non, pas si elle lui dit pas. »
Un patron de boîtes de nuit interrogé par les enquêteurs assure « C’est un phénomène nouveau, récurrent et tentaculaire ».
Une fille citée estime à son tour : « Des hommes me draguaient et je me suis dit autant en profiter pour gagner de l’argent. »
Une autre fille demeurant en banlieue sud raconte qu’ « à l’automne 2008, à 18 ans, la jeune fille se met à sortir sur les Champs-Elysées. Pas besoin d’avoir des moyens ; si on a les formes, on ne paie jamais. »
Et de poursuivre « Un soir, elle se rend dans l’une des boîtes de nuit de l’avenue. Dans le carré VIP, un homme l’invite à prendre un verre puis à rentrer chez lui, à Neuilly. Le lendemain, il lui laisse un billet pour le taxi ……et 500 euros ».
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