Mardi matin plus de 2.500 stations sur les 12.500  stations que compte le territoire étaient en rupture de stock selon les informations recueillies par l’AFP auprès des distributeurs.

La Normandie et l’ouest de la France sont les régions les plus touchées. Le manque d’essence à la pompe affecte particulièrement la grande distribution et les stations rurales.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que la France disposait de « stocks suffisants » pour faire face à la situation.

Sur 4.800 stations gérées par Casino, Carrefour, Auchan, Cora, Leclerc et Intermarché, « il y en a quelque 1.500 en rupture d’un produit ou totalement à sec », a déclaré à l’AFP Alexandre de Benoist, délégué général de l’Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP, grande distribution).

Lundi matin sur BFM-radio Michel-Edouard Leclerc a déclaré qu’il y avait de « moins en moins d’essence » dans les stations de son groupe, et « qu’au rythme des approvisionnements actuels, il n’y en aura plus d’ici la fin de la semaine, sauf si l’on trouve d’ici là une issue à ce conflit ».

« Les dépôts de carburant sont pris en otage dans un conflit politique, on instrumentalise le carburant », a-t-il dénoncé, évoquant une « partie de poker menteur ». A son tour, le groupe Carrefour, dont le quart des stations-service était en rupture d’approvisionnement de carburant lundi, a estimé que le « risque de pénurie » en France était « réel ».

Les distributeurs indépendants de la FF3C (Fédération française des combustibles, carburants et chauffage), dont de nombreuses stations sont situées en milieu rural ont indiqu » que la situation, « qu’il faut bien appeler pénurie », est « extrêmement préoccupante ».

Le nord de la France s’en sort mieux que l’Ouest.

Pour la première fois lundi, l’Ufip a indiqué pque son réseau était touché avec « probablement plusieurs centaines de stations-service » en difficulté.

« La situation est tendue, mais pas alarmante », a toutefois tempéré son président Jean-Louis Schilansky.

Les difficultés d’approvisionnement affectent différemment les régions.

« La Bretagne est dans une situation ++très inquiétante++. »

Le nord de la France s’en sort mieux que l’Ouest, dans le réseau de la grande distribution, selon l’UIP.

La FF3C a indiqué :  « La Bretagne est dans une situation ++très inquiétante++, selon M. de Benoist. « Tous les dépôts de Bretagne rencontrent une difficulté actuellement. Soit ils sont bloqués de l’extérieur, soit ils sont en grève (…) ça provoque une vraie rupture d’approvisionnement sur les stations ». Du côté des indépendants, « les régions les plus touchées sont ce lundi la Normandie, la Champagne, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées, Auvergne et Limousin ».

En raison notamment de l’absence de réseaux d’importation, certains produits comme l’essence risquent de manquer  dans les prochains jours si les blocages des dépôts se poursuivent.