François Hollande invité mercredi matin sur RTL a justifié son projet de taxer à 75% les ménages les plus riches, proposition qui a fait bondir à droite laquelle a qualifié cette mesure d’impôt « confiscatoire » ou encore de « guerre contre les riches » qui pourrait entraîner une forte hausse de l’évasion fiscale.
Le candidat socialiste a estimé mercredi que cette mesure est imposée par le contexte de crise qui appelle des mesures « exceptionnelles ».
François Hollande a indiqué en faire aussi « une question de moralisation » en plus d’être nécessaire économiquement.
Réagissant aux arguments de Valérie Pécresse qui mesurait les retombées fiscales d’une telle mesure en les qualifiant de négligeables, François Hollande a déclaré sur RTL mercredi « ce n’est pas une question de rendement, c’est une question de moralisation » (…) « J’ai décidé d’une réforme fiscale d’ampleur et je la mènerai ».
En ce qui concerne la durée de mise en place du taux de 75% François Hollande a déclaré « Le temps de la crise appelle des mesures qui doivent être exceptionnelles. Après, nous verrons bien » a t-il ajouté.
Le candidat socialiste a précisé que cette taxe de 75% » est exceptionnelle parce que les revenus sont exceptionnels, parce que le moment est exceptionnel, mais elle sera durable parce que je veux qu’un signe soit envoyé très clairement aux assemblées générales d’actionnaires et aux dirigeants d’entreprise, qu’ils ne peuvent pas se rémunérer à des niveaux aussi exceptionnels ».
François Hollande considère « normal que le talent, la réussite, l’engagement, la direction d’une entreprise puissent justifier des revenus élevés ».
Il a ajouté en revanche qu’ »avoir appris que les patrons du CAC 40 aient pu s’accorder 34% d’augmentation en 2010 pour atteindre des revenus moyens de plus de 2 millions d’euros » est « contestable sur le plan des principes » et aussi « de la bonne gestion d’une entreprise ».
Pour le candidat du PS à l’élection présidentielle « dans une période très difficile, des signaux doivent être envoyés » et a distingué secteur public et privé. Pour le secteur public, l’écart des rémunérations doit être limité « de 1 à 20 » a t-il indiqué.
En ce qui concerne le secteur privé, où les rémunérations sont soumises à la « libre décision des actionnaires », « il n’y a que l’arme fiscale », car « toutes les recommandations » de modération salariale « sont restées lettre morte ».
Selon F. Hollande « sur les 10 dernières années, il y a eu des avantages fiscaux sur les revenus qui représentent plus de 500.000 euros. Cela a abouti à accorder un treizième mois aux plus favorisés ! » a-t-il fustigé.
Interrogé sur « le taux Fouquet’s« , ( en référence à la Une de Libération mercredi) F. Hollande a déclaré « Oui, un certain nombre sont concernés. Mais je ne veux pas les viser parce qu’ils étaient avec Nicolas Sarkozy, ce serait une mauvaise manœuvre. Je les regarde comme des responsables qui doivent faire attention lorsqu’ils se rémunèrent eux-mêmes ».
Et de conclure « On a besoin d’hommes et de femmes qui investissent s’engagent, créent, ils peuvent créer du travail pour les autres, ce n’est pas cette richesse-là que je mets en cause, c’est une richesse indécente, scandaleuse que je dénonce, qui ne récompense pas le travail, le talent, le mérite, mais seulement la position » a ajouté le candidat du PS.
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