L’économiste et essayiste Jacques Attali ancien conseiller spécial de François Mitterrand avait repéré et introduit en 1981 François Hollande à l’Elysée en 1981.
Interrogé lundi 3 septembre 2012 dans Le Parisien, sur l’action du chef de l’état français, Jacques Attali déclare (Extrait) :
« Le monde est devenu tragique, toute crise en Afrique ou au Moyen-Orient a un impact sur nous beaucoup plus sensible que jadis. Ce n’est pas plus tragique que ce qu’a affronté Sarkozy avec la crise, ou Mitterrand avec le bombardement israélien sur la centrale nucléaire irakienne en 1981. La situation est très lourde.
La nouveauté, c’est que, pour la première fois, un président se retrouve sans marge de manœuvre budgétaire au début de son mandat ».
« Le mandat de François Hollande se terminera par une avancée
vers l’Europe fédérale ou par une disparition de l’euro »
A la question « Cela limite ses moyens de lutter contre le chômage? » Jacques Attali répond :
Cela ne le prive pas de tout moyen. Le rapport de la commission que j’avais produit proposait 316 mesures sans impact budgétaire.
La principale réforme pour l’emploi, c’est l’innovation, la réorganisation de l’éducation, la concentration de la formation permanente sur la reconversion des travailleurs vers d’autres métiers, le transfert des charges sociales vers un autre impôt, CSG ou autre…
Si la crise n’était pas grave, on pourrait y remédier de façon simple et immédiate. Ce n’est pas le cas. En dix ans de baisses d’impôts, on a perdu vingt points de PIB en recettes fiscales : il faut les retrouver. Cela ne peut pas se faire en cinq minutes.
On entend davantage le gouvernement parler de la défense nécessaire des emplois, à coups de subventions et en ne faisant que retarder la fin, que de création d’emplois nouveaux.
L’innovation, les start-up, les entreprises dans les quartiers : je crois plus à la création d’emplois qu’à la défense de ceux existants. Le monde est plein de secteurs technologiquement dépassés.
A la question « Hollande pèse-t-il autant que Sarkozy sur la scène européenne? » Jacques Attali répond :
« Nicolas Sarkozy a bien géré le moment de crise en 2008, mais il a ensuite laissé le leadership à l’Allemagne. Il n’y a pas d’avenir de l’euro sans un basculement progressif vers un partage de souveraineté démocratique entre les pays européens pour éviter que les marchés ne fassent exploser l’euro. Le mandat de François Hollande se terminera par une avancée vers l’Europe fédérale ou par une disparition de l’euro »
Partager : |
|
Tweet |
|
|
|