L’agence de notation Moody’s Investors Service a indiqué lundi 20 novembre qu’une hausse des taux des obligations françaises sur les marchés financiers et des perspectives de croissance économique détériorées pourraient avoir des conséquences négatives sur la note de la dette de la France.
Selon Moody’s : «Des coûts de financement élevés et persistants pourraient accroître les difficultés que le gouvernement français rencontre, conjuguées à une perspective de croissance qui se détériore, avec des implications de crédit négatives».
L’agence de notation précise que des «implications de crédit négatives» se traduisent par une potentielle baisse de la note du pays qui bénéficie actuellement du «Aaa» soit la meilleure note.
L’agence de notation s’est fixé à la mi-octobre, un délai de trois mois pour étudier la nécessité de revoir ou non la perspective «stable» d’évolution de cette note.
« Le modèle social français ne peut pas être financé
si le potentiel de l’économie française n’est pas préservé »
Moody’s rappelle que «la semaine dernière, l’écart de taux entre les titres à 10 ans français et allemands ont dépassé 200 points de base (2 points de pourcentage), un record depuis la création de la zone euro».
Le marché obligataire est pour l’heure très prudent sur la dette française considérée à risques potentiels du fait des craintes de contagion de la crise de la dette en zone euro.
Selon l’agence une hausse de 100 points de base soit 1 point des taux d’intérêt entraîne chaque année une charge supplémentaire de trois milliards d’euros.
Moody’s prévient qu’«avec une prévision du gouvernement de croissance du PIB d’à peine 1% en 2012, un taux d’intérêt alourdit rendra plus difficile à atteindre les objectifs de réduction des déficits».
Pour l’agence certains «facteurs de risques importants» sont hors de son contrôle malgré les efforts du gouvernement :
«les perspectives de croissance et la crise de la dette européenne (…) Les mesures d’austérité fiscale accroissent une pression fiscale déjà élevée et peuvent compromettre la croissance (…), ce qui peut entraîner la nécessité de plus d’austérité fiscale» analyse Moody’s.
«Le modèle social français ne peut pas être financé si le potentiel de l’économie française n’est pas préservé» conclut l’agence.
Face à la crise de la dette, les mesures prises par les états pourraient avoir un impact sur les comptes des banques avec des conséquences sur leur capacité à financer l’économie et pourraient affecter aussi les comptes publics estime Moody’s.
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