Afin de montrer sa détermination à lutter contre le chômage et les délocalisations Nicolas Sarkozy veut mettre en place dans l’urgence une réforme controversée du financement de la protection sociale, dite « TVA sociale », à moins de quatre mois de l’élection présidentielle.
Cette réforme a été évoquée lors des vœux aux Français et sera débattue avec syndicats et patronat le 18 janvier puis examinée au parlement en février.
C’est donc dans l’urgence que Nicolas Sarkozy veut mener les dernières réformes de de son mandat.
Jeudi le Premier ministre François Fillon a martelé « Oui nous devons faire évoluer l’assiette sur laquelle repose le financement d’une partie de notre protection sociale ».
En précisant « Notre but est clair, notre fiscalité doit favoriser la création d’emplois productifs sur notre territoire. »
Le calendrier du débat sur cette « TVA sociale » a été précisé par François Fillon jeudi « Nous discuterons de tous ces sujets le 18 janvier. Nous déciderons ensuite à la fin du mois de janvier. La réforme du financement de la protection sociale sera soumise au Parlement en février. »
L’objectif de la TVA sociale est d’alléger les charges salariales et patronales pesant sur les entreprises pour les transférer sur la TVA, augmentée de plusieurs points.
Ainsi serait favorisée la production sur le territoire national avec une baisse des charges des entreprises, ce qui mécaniquement pénaliserait les biens importés.
La perte de compétitivité et la prime au « made in France » s’est imposée comme un thème de campagne dans un pays où l’industrie a perdu des centaines de milliers d’emplois ces dernières années, avec pour conséquence un déficit commercial historique.
Nicolas Sarkozy avait plaidé le 31 décembre lors de ses vœux aux Français « Il faut alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main d’oeuvre à bon marché ».
Mardi le ministre du Travail, Xavier Bertrand avait indiqué « pour 100 euros de salaire brut, les charges sont de 39 euros en Allemagne et de 50 euros en France ».
Le président sortant affirme que le « destin de la France » est en jeu, après trois ans de crise, un chômage qui explose en France et une récession imminente dont il résulte un contexte difficile qui laisse peu de marge de manœuvre.
Seulement un tiers (33%) des Français sont favorables à la TVA sociale, contre près des deux tiers (64%) des Français qui s’y disent opposés indique un sondage CSA publié jeudi 4 janvier.
La « TVA sociale » est très critiquée par les syndicats comme l’opposition de gauche.
Bernard Thibault secrétaire général de la CGT, premier syndicat de France, a dénoncé une « arnaque » et une « mesure anti-sociale ».
François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle, juge la « TVA sociale » injuste , y voit une « mystification économique » et « une faute sociale », même si certains de ses collaborateurs proches l’avaient dans le passé défendue.
Nicolas Sarkozy président peu populaire, donné battu à l’élection présidentielle de 2012 selon plusieurs sondages par le socialiste François Hollande avec 57% des suffrages au second tour, veut apparaître comme un dirigeant volontariste qui aura jusqu’au bout cherché à « réformer » la France.
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