Destiné à concurrencer les agences dd notation actuelles, Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch, le projet de créer une agence de notation européenne serait à un stade avancé.

Cette nouvelle structure privée pourrait commencer à attribuer des notes dès le premier semestre a déclaré l’Allemand Roland Berger, fondateur du cabinet de conseil éponyme.

Il explique au quotidien italien le Corriere della Sera souhaiter que la nouvelle agence, à but non lucratif qui, devrait exister sous la forme d’une fondation, pourra être prête « au premier semestre ou au cours des neuf premiers mois de l’année ».

Il espère à cette date avoir levé auprès d’investisseurs européens, les 300 millions d’euros de capitaux nécessaires au projet.

Roland Berger explique au quotidien italien :

« Le modèle proposé est celui d’une agence dont le service est rémunéré par les clients, qui souhaitent avoir des résultats objectifs et fiables ».

Le soutien de la Commission européenne,

de la Chine et de plusieurs états du monde arabe

L’agence se distinguera de ses concurrentes en endossant la responsabilité de ses analyses, précise par ailleurs au journal allemand Euro am Sonntag, Markus Krall, associé du cabinet Roland Berger.

En conséquence, les clients pourraient demander des dédommagements, la garantie pour l’agence d’une « forte incitation » à fournir une analyse la plus exacte possible a estimé Markus Krall.

Il précise : « Actuellement les notes de crédit sont, du point de vue légal, une pure opinion et ne sont sujettes à aucune ( ndlr : loi) sur la responsabilité ».

La nouvelle agence qui devrait être de droit néerlandais, aurait reçu le soutien de la Commission européenne et de gouvernements européens, ainsi que de la Chine et de plusieurs états du monde arabe précise Euro am Sonntag.

Plusieurs dirigeants européens ont critiqué récemment les agences Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch Ratings, pour leur rapidité à abaisser les notes des états sans prendre en compte la mise en oeuvre de mécanismes de secours et de plans d’austérité.

En avril 2010, Michel Barnier, Commissaire européen au marché intérieur et aux services demandait dans un entretien au quotidien Les Echos, plus de rigueur aux agences de notation actuelles dans leur processus d’évaluation et ne cachait pas son impatience à ce que l’Europe revoit l’organisation du marché des agences de notation, trop concentré à son goût.

«Il faut un vrai cadre réglementaire pour ces agences » avait déclaré l’ancien ministre de l’Agriculture et de la Pêche.

Il précisait que les nouvelles règles européennes devaient apporter plus de transparence, « car elles obligeraient les agences, qui sont des institutions très secrètes, à révéler la méthodologie qu’elles utilisent pour leurs évaluations» avait-il précisé.

L’agence Standard & Poor’s France avait répondu «C’est faux !,. Nous n’avons jamais autant communiqué sur notre méthodologie que depuis août 2007. Tous nos critères sont disponibles sur Internet et mis à jour en permanence. Beaucoup ne savent pas ce qu’est une notation».

L’agence de notation s’était dite cependant favorable à la création d’une nouvelle agence sans crainte de voir leur activité en subir les conséquences ni qu’elles soient supprimées.

«Nous n’avons aucune raison d’être opposés à l’éventualité de voir plus d’acteurs sur ce marché. Il reste que cette agence, comme Coface d’ailleurs, devra prouver son indépendance».

Fitch et Moody’s n’avaient pas souhaité faire de commentaires.

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