Le Premier ministre a appellé mercredi les banques à renforcer leurs fonds propres, quitte à réduire les bonus et sans baisser le crédit a t-il indiqué suite aux décisions prises lors du sommet de Bruxelles destinées à lutter contre la crise de la dette.

Lors d’une conférence de presse mercredi, François Fillon a appelé les banques à réduire cette année bonus et dividendes.

Au terme d’une réunion avec les dirigeants des principales banques françaises et du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer du ministre de l’Economie, François Baroin, consacrée aux suites du dernier sommet européen et au financement de l’économie, le chef du gouvernement a déclaré :

« Compte tenu du contexte, les montants qui seront accordés au titre de l’année 2011 devront être en baisse significative » a déclaré le Premier ministre ;

Ajoutant que la France était déjà « probablement » le pays qui appliquait le mieux les nouvelles règles mises en place en la matière depuis la crise financière de 2008.

« J’ai demandé au gouverneur de la Banque de France d’être particulièrement vigilant sur ce point, en vérifiant en amont le montant des enveloppes envisagées et en utilisant, en tant que de besoin, les pouvoirs dont il dispose. Le renforcement des fonds propres des banques doit être leur priorité absolue » a précisé François Fillon.

François Fillon a poursuivi « Les représentants des banques françaises, qui ont déjà considérablement renforcé leurs fonds propres depuis 2008, à hauteur de 50 milliards d’euros, m’ont confirmé ce matin qu’ils seraient en mesure d’atteindre cette nouvelle cible d’ici juin 2012, principalement en mobilisant leurs bénéfices et en maîtrisant leurs risques ».

Pour atteindre cet objectif, chaque banque présentera avant le 15 décembre un plan détaillé a poursuivi le Premier ministre estimant que les banques n’auraient pas besoin de capitaux publics pour y parvenir.

Les besoins de recapitalisation des banques françaises ont été estimés par l’Autorité bancaire européenne à 8,8 milliards d’euros sur un total de 106 milliards pour l’ensemble du secteur en Europe.

Pour le Premier ministre « les représentants des banques m’ont confirmé leur objectif d’aller au-delà et d’anticiper l’application des règles de solvabilité de l’accord de Bâle III dès 2013, soit bien en avance par rapport au calendrier prévu par cet accord ».

Outre un renforcement du ratio de ces fameux fonds propres « durs », les accords de Bâle III prévoient la création de « coussins de sécurité » supplémentaires, des réserves de capitaux qui doivent permettre aux banques de résister à des chocs économiques ou financiers importants.

François Fillon a ajouté une autre condition aux banques celle consistant à faire en sorte que le renforcement des fonds propres « ne doit pas se faire au détriment du financement de l’économie de notre pays ».

François Fillon a mis en garde les banques contre un resserrement du crédit notamment aux PME.

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