Un directeur de collège licencié après avoir dénoncé un viol (Saint-Ambroix – Gard )

LE MEDIASCOPE |LOGO © www.lemediascope.fr 22.6.2018• Article mis à jour le 22.6.2018•/ article publié édité et mis en une par la rédaction.

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Une pétition de soutien sur web

Après plus de trente ans d’exercice dans ce groupe scolaire catholique sous contrat, le directeur du collège Saint-Joseph à Saint-Ambroix dans le Gard âgé de 62 ans vient de recevoir sa lettre de licenciement après avoir alerté la justice suite à un viol.

Après la suspension à titre conservatoire du directeur du collège Saint-Joseph et la mise en examen de deux élèves pour viol sur l’un de leurs camarades, le directeur diocésain à Saint-Ambroix dans le Gard a déclaré « ce qui lui est reproché c’est de ne pas avoir respecté le règles et la procédure lorsque un responsable est averti d’un crime ce qui est le cas d’un viol. »

 » La première chose à faire, c’est prévenir le procureur par une fiche signalement qui est fournie par l’Education Nationale, prévenir l’éducation Nationale aussi, l’inspection académique et prévenir aussi son autorité de tutelle, mais ça j’ai envie de dire que c’est après, c’est le moins important »  » le plus important c’est de prévenir le procureur et il ne l’a pas fait ».

Ses soutiens protestent et ne cessent de mettre en avant son « dévouement », son « professionnalisme » et manifestent leur incompréhension après la décision de le suspendre de ses fonctions.

Son avocat s’insurge « Nous avons affaire à une véritable chasse à l’homme » déclare t-il après la mise en cause de son client dans la gestion d’une affaire de viol entre élèves « la direction diocésaine semble s’acharner sur lui » précise t-il.

En mars dernier après avoir été informé du viol présumé d’un collégien par deux autres élèves de l’établissement lors d’un voyage scolaire à Malte – sans sa participation-, le directeur se rend à la gendarmerie avec à ses côtés les parents de la victime.

Depuis, une information judiciaire a été ouverte et les deux auteurs présumés de l’agression mis en examen pour « viol en réunion ».

Puis, la direction diocésaine du Gard et l’organisme de gestion de l’établissement (OGEC), suivis ensuite par le rectorat ont suspendu le directeur de ses fonctions suite de ce drame.

Le directeur a expliqué alors « Cette suspension m’a fait l’effet d’un coup de massue sur la tête ». « A l’origine, on m’a accusé de ne pas avoir respecté les procédures administratives en contactant la gendarmerie sans avoir prévenu ma hiérarchie » précise t-il dans les médias.

une haie d’honneur  des ses soutiens

lorsqu’ il s’est rendu à l’entretien préalable

à son licenciement

Une pétition qui compte plus de 2.500 signatures et des témoignages de parents ou d’élèves ou anciens élèves, mais aussi d’inconnus a été lancée sur le web.

Parmi les message de colère et de protestation on peut lire « Il y a trop d’affaires étouffées », « Peut-être aurait-elle préféré régler en interne cette malheureuse histoire pour ne pas salir la réputation de ce collège catholique », « Sa hiérarchie aurait préféré ne pas faire de vagues ce qui aurait été néfaste pour la victime » écrivent ses soutiens.

Ce mouvement de solidarité s’est aussi vérifié par haie d’honneur de plusieurs personnes l’entourant lorsqu’ il s’est rendu à l’entretien préalable à son licenciement le 11 juin.

A la sortie de son entretien préalable à son licenciement il a été acclamé.

Face à la tempête médiatique et à la vague d’émotion soulevées par l’affaire, le directeur diocésain de l’enseignement catholique a affirmé dans un communiqué que « contrairement à des interprétations fallacieuses contre lesquelles nous nous élevons avec la plus grande vigueur, ce n’est en aucun cas le fait d’avoir dénoncé un viol qui serait reproché à Monsieur Gobillot ».

Précisant « La responsabilité du chef d’établissement a été engagée pour plusieurs raisons dans ce dossier qui, s’ajoutant à des dysfonctionnements graves, ont conduit à sa mise à pied ».

Quelques jours plus tard la suppression d’une classe pilote de l’établissement réservée à une dizaine d’élèves « décrocheurs » a été annoncée ajoutant encore le trouble.

A la rentrée prochaine, celle-ci sera transférée à la Grand-Combe, située à 22 kilomètres de là.

Le directeur qui se battait depuis plusieurs mois pour le maintien de cette classe a réagi « Notre ambition était de donner une chance à tous les jeunes en rupture scolaire, que ce soit des enfants de familles de migrants, des élèves souffrant de phobie scolaire ou d’autres ayant accumulé des retards » « ces dernières années, nous avions obtenu des résultats incroyables ! Ma plus grande fierté est de recroiser ces jeunes dans la rue avec un CDD ou un CDI en poche » précise t-il.

Le directeur de l’établissement a ajouté « J’ai toujours fait figure d’électron libre, peut-être que cela déplaît à certains ».

Le maire de Saint-Ambroix comme d’autres élus ont également réagi « Je ne comprends pas le rapport entre le drame qui a touché les élèves de Saint-Joseph et la disparition de cette classe ! Pour moi, cette décision brutale et non motivée ajoute encore un peu plus à la confusion » a confié l’édile.

« Dans notre secteur, en proie à de grandes difficultés sociales et économiques, qui a bien du mal à se relever de la disparition de l’industrie minière, nous avons besoin de structures innovantes comme celle-ci. D’autant que, prise en charge par la politique de la ville, elle ne coûtait rien aux gestionnaires de l’école » ajoute le maire qui dit avoir fait part de ses inquiétudes au recteur, au préfet, au diocèse.

A seulement quelques années de la retraite le directeur de l’établissement entend se placer sur le terrain judiciaire pour « rétablir son honneur » porté par tous ces témoignages de soutien.

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(Vidéo)  » le plus important c’est de prévenir le procureur

et il ne l’a pas fait » ( le directeur diocésain)

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