La France a reconnu mercredi que les euro-obligations ne seraient pas mises en place avant « plusieurs années », mais continue à militer pour tendre vers cette mutualisation des dettes européennes.
Paris a semblé se rapprocher de Berlin sur cette question centrale entre la chancelière Angela Merkel et le président François Hollande à une semaine du sommet crucial de l’Union européenne, les 28 et 29 juin prochain.
Le Premier ministre français a choisi l’hebdomadaire allemand Die Zeit pour officialiser une position analysée depuis plusieurs jours à Paris.
« Je souhaite que nous parlions des +eurobonds+ à Bruxelles comme d’une perspective » a déclaré Jean-Marc Ayrault.
« Le système de mutualisation de la dette exige une plus grande intégration politique qui est nécessaire. Cela prendra sans doute plusieurs années » a-t-il admis.
Les propos Jean-Marc Ayrault sont similaires à ceux du gouvernement allemand qui, début juin, répétait encore que ces euro-obligations seraient « envisageables à la fin d’un processus d’intégration politique en Europe », dans « de nombreuses années ».
La position française sur les eurobligations aura bien évolué depuis le 23 mai dernier.
François Hollande avait opposé pour ses débuts sur la scène européenne, sa conception des euro-obligations qualifiés de « point de départ » d’un processus d’intégration de la zone euro, à celle d’Angela Merkel, qui y voit un « aboutissement ».
L’idée d’un revirement est récusée par les responsables français qui assurent vouloir au contraire dissiper les malentendus.
Par ailleurs, Jean-Marc Ayrault a détaillé les autres propositions de la « feuille de route » française, avec, « tout d’abord », la question bancaire.
« Nous devons aller vers une supervision bancaire commune, avec un système européen de garantie des dépôts » explique le Premier ministre.
Le projet d’une union bancaire fait pratiquement l’unanimité, même si tous les Etats ne lui voient pas le même rôle, certains privilégiant la solidarité, d’autres la discipline.
Par ailleurs, le fonds de secours de la zone euro, le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui reste l’une des autres principales divergeances avec Berlin, doit pouvoir permettre d’accéder estime Paris, au guichet illimité de la Banque centrale européenne (BCE), mais seulement pour aider les établissements financiers européens à se recapitaliser.
Pour l’Elysée, sa mise en place doit permettre aux Etats en difficulté de ne plus avoir à s’endetter pour aider leurs banques.
Jean-Marc Ayrault estime que « cela permettra que les Etats ne s’endettent pas davantage, au détriment du contribuable ».
Il ajoute « Je ne doute pas que nous parvenions à un accord lors du sommet de Bruxelles » sur des solutions à la crise précise le Premier ministre l’hebdomadaire allemand Die Zeit
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