L’économiste Marc Touati sur le site d’actu médias www.lemediascope.fr vendredi 28 août 2015 : » le krach a bien commencé « .
Marc Touati : » Nous l’avions annoncé pour septembre-octobre au plus tard, il s’est finalement produit en août.
En fait, il aurait pu commencer dès juillet avec la nouvelle crise grecque, mais le manque de courage des dirigeants européens, associé à une nouvelle dépense de 85 milliards d’euros ont réussi à le décaler.
» cette correction est normale »
L’inévitable ne pouvant être évité, le krach de 2015 a finalement éclaté avec la confirmation du ralentissement de l’économie de l’Empire du milieu et la dégringolade des bourses chinoises et asiatiques au sens large.
Bien entendu, la réaction des autorités chinoises, l’annonce par la Fed du non-resserrement de sa politique monétaire ou encore le rachat spéculatif d’actions à bas prix sont parvenus à stopper l’hémorragie.
Quelques arbres ne peuvent néanmoins cacher une forêt : le krach a bien commencé et les bourses mondiales sont entrées dans une phase de « bear market » (marché baissier) qui sera évidemment ponctuée de remontées temporaires mais qui devrait au moins durer jusqu’au début 2016.
Nous allons donc retomber comme en 2008-2009 dans un mouvement d’exubérance et d’hystérie qui sera difficile à contrôler.
Comme nous l’expliquons depuis le début du printemps, cette correction est normale. Elle correspond simplement au dégonflement d’une bulle financière, c’est-à-dire d’un écart cumulatif et auto-entretenu entre la valeur financière des actifs boursiers et la réalité économique.
Entre 1980 à 2014, le PIB chinois réel
a augmenté de 2320 %.
Si l’excès de liquidités mondiales a participé à alimenter cette bulle, il ne peut cependant aller à l’encontre d’une loi physique incontournable : les arbres ne montent pas au ciel.
Cette loi vaut d’ailleurs également pour l’économie chinoise. En effet, de 1980 à 2014, le PIB chinois réel (c’est-à-dire hors inflation) a augmenté de 2320 %.
A titre de comparaison, celui de l’Inde a augmenté de 682 %, celui des Etats-Unis de 150 % et celui de la France de 83 %. C’est dire l’ampleur du dynamisme chinois qui appelle, tout à fait logiquement, un apaisement salutaire. Autrement dit, la décélération de la croissance chinoise vers un niveau de 5 à 6 % est normale, voire indispensable.
Le problème est que, depuis une vingtaine d’années, la contribution de la Chine à la croissance mondiale oscille entre 30 et 40 %. Dès lors, si la locomotive de la planète freine, l’ensemble du train ne peut que suivre. Et ce d’autant qu’il n’existe pas d’alternative crédible.
L’inde n’est pas suffisamment puissante, de nombreux pays émergents (tels que le Brésil, l’Argentine, la Russie,…) sont déjà en récession et les Etats-Unis ne parviennent plus à réaliser une croissance durablement supérieure à 2,5 %.
Quant à la zone euro, en dépit de soutiens exceptionnels (taux refi à 0,05 %, planche à billets de la BCE, baisse des cours du baril et des matières premières, euro relativement faible), elle peine à dépasser les 1 % de croissance.
Dans ce cadre, le ralentissement de la croissance mondiale apparaît inévitable. Il ne sera certes pas dramatique mais, cette dernière devrait passer d’un niveau moyen de 3,5 % depuis une trentaine d’années à environ 2,5 % en 2015 et 2016. Face à ce ralentissement, les marchés boursiers doivent donc logiquement corriger leurs excès. Selon nos estimations, ils devraient encore baisser de 10 à 15 % d’ici la fin 2015, avec une volatilité extrême.
La question reste alors de savoir comment les économies de la planète vont réagir face à cette nouvelle crise.
Malheureusement et comme après la crise de 2008, c’est la zone euro qui devrait pâtir le plus de cette nouvelle tempête.
En effet, la plupart des autres économies mondiales apparaissent mieux armées pour affronter cette dernière. A commencer par la Chine, qui dispose encore de toutes les armes de politique économique : baisse des taux directeurs (le taux de base de la Banque Populaire de Chine est encore à 4,6 %), dévaluation du yuan, relance budgétaire (la dette publique ne représente que 44 % du PIB).
De plus, avec des réserves de change de 3 800 milliards de dollars, elle dispose d’un matelas de sécurité exceptionnel, utilisable à l’envi.
Du côté de l’Oncle Sam, même si Barack Obama a réussi à réduire la croissance structurelle américaine, le taux de chômage reste faible et il sera toujours possible de faire baisser le dollar, notamment face à l’euro. D’où, le traditionnel « dindon de la farce », en l’occurrence la zone euro.
En effet, chez nous, toutes les cartouches ont déjà été utilisées : politique monétaire ultra-accommodante, déficits publics toujours très élevés (excepté en Allemagne), taux d’imposition prohibitifs. Et pour couronner le tout, l’euro repart à la hausse, mettant en danger la piètre reprise qui se dessine depuis quelques mois.
Dans ces conditions, si elle a commencé en Chine, la crise économico-financière devrait rapidement s’installer dans la zone euro, qui en deviendra progressivement l’épicentre. Et ce d’autant que la crise grecque n’a toujours pas été réglée, constituant de facto une force de rappel pour la déprime économique et pour le « bear market ».
En conclusion, malgré les récents indicateurs économiques relativement favorables, la croissance eurolandaise et celle de la France devraient rechuter sous les 1 % dès la fin 2015, alimentant la hausse du chômage et de la dette publique, ce qui pourrait finir par susciter une remontée des taux d’intérêt des obligations d’Etat.
Dès lors, en dépit de rebonds réguliers, les marchés boursiers devraient rester orientés à la baisse. Après 1973, 1980, 1987, 1994, 2001 et 2008, le monde connaîtra donc bien une nouvelle crise en 2015.
Ces cycles des sept ans (que nous avons identifiés et expliqués dans ces mêmes colonnes au printemps dernier) ne sont pas une nouvelle théorie, mais simplement des faits. Le problème est qu’habituellement, en sept ans, la croissance a le temps de remonter et le chômage de baisser.
Ce qui a certes été le cas un peu partout dans le monde, mais pas dans la zone euro (Allemagne exceptée) et encore moins en France. De quoi rappeler que le manque de modernisation économique finit forcément par coûter très cher… ».
Voir aussi : (Vidéo) Bourse : Une crise tous les 7 ans ….depuis 42 ans (Marc Touati)
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