L’économiste Marc Touati sur lemediascope.fr vendredi 17 juillet 2015 : « qui croit encore que la Grèce remboursera sa dette / Grexit ou Gerxit ? »
Marc Touati : ça pour ça ! Après cinq mois de tensions et d’atermoiements, puis après avoir refusé le plan d’aide de la zone euro, précipitant son pays au bord de la faillite, Tsipras a finalement accepté les exigences européennes, en échange d’une nouvelle aide d’environ 85 milliards d’euros, qui viennent donc s’ajouter aux 350 milliards d’euros déjà consentis depuis 2010, sans parler des nombreuses aides communautaires depuis les années 1980.
A l’évidence, la facture grecque commence à devenir très salée.
« la France et les Européens
ne font que gagner du temps »
Pour autant, tout le gratin politique eurolandais a retrouvé le sourire, à commencer par le Président de la République française, qui, à l’écouter, serait l’instigateur principal de ce nouveau coup de force pour sauver la Grèce. Mais au-delà de ces apparences, il faut tout de même rester sérieux : qui croit encore que la Grèce remboursera sa dette et même les intérêts de cette dernière ?
De même, comment peut-on croire que Tsipras va vraiment engager les réformes demandées par les Eurolandais ? Soyons réalistes : la Grèce, la France et les Européens ne font que gagner du temps, en attendant l’inévitable, c’est-à-dire le non-remboursement de tout ou partie de la dette grecque.
Et alors ? Pourrait-on objecter, à l’instar de François Hollande et de la grande majorité de la classe politique française, mieux vaut payer que prendre le risque d’un Grexit.
Vu les centaines de milliards d’euros déjà dépensés, ce ne sont pas quelques 85 milliards d’euros supplémentaires qui vont changer la donne…
Au-delà de l’erreur de raisonnement et de stratégie que cette analyse représente, le vrai drame est que la nouvelle crise grecque a considérablement froissé l’amitié franco-allemande. Pis, l’Allemagne a été montrée du doigt, notamment dans l’Hexagone et avec des références historiques parfois pitoyables.
Autrement dit, un ressort a bien été cassé et il sera difficile de le réparer. Et ce d’autant qu’outre-Rhin, de plus en plus de voix s’élèvent à l’encontre de la zone euro.
Et oui, à force d’imaginer que la Grèce pourrait sortir de la zone euro, on a fini par oublier que le pays le plus enclin à claquer la porte de cette dernière pourrait bien être l’Allemagne.
C’est du moins ce qui ressort des récentes déclarations du ministre des Finances ou encore Angela Merkel, qui ne cessent de souligner que la zone euro est bien en crise existentielle, tout en s’interrogeant sur la place de l’Allemagne dans l’Union Economique et Monétaire (UEM).
Certes, les Allemands oublient un peu trop vite que la zone euro a aussi été une chance pour eux. En effet, elle leur a permis de figer leur monnaie vis-à-vis de celle de leurs principaux partenaires européens, évitant par là même de pâtir d’un taux de change trop élevé.
En d’autres termes, il est clair que si l’euro n’existait pas, le deutsche mark se serait fortement apprécié face aux autres devises européennes, pénalisant les exportations. A l’inverse, l’Allemagne a aujourd’hui la chance de disposer d’un marché colossal et presque captif, avec un taux de change favorable.
Si cet argument est imparable et montre que l’Allemagne n’aurait pas forcément intérêt à sortir de la zone euro, il doit néanmoins être relativisé. En effet, ce qui permet aux entreprises allemandes d’exporter réside principalement dans la qualité et la technicité de leurs produits.
Ainsi, avec un deutsche mark fort, elles auraient tout de même pu continuer à exporter fortement. En outre, n’oublions pas qu’à l’inverse de la majorité de ses partenaires européens, l’Allemagne a su diversifier la destination de ses exportations et miser très vite sur les pays émergents en forte croissance. C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle, les exportations allemandes restent dynamiques même lorsque l’euro trop fort.
Mais, au-delà de ces bons choix stratégiques (tant d’un point de vue sectoriel que géographique), les entreprises d’outre-Rhin bénéficient également d’une forte modernisation de leur économie. Celle-ci s’est notamment traduite par une réduction de l’impôt sur les sociétés, par un marché du travail plus flexible, par un amoindrissement du coût de la main-d’œuvre et, plus globalement, par une réduction des dépenses publiques.
Après avoir avoisiné les 50 % du PIB il y a moins de dix ans, ces dernières n’en représentent plus que 45 % aujourd’hui, contre par exemple 57,2 % pour la France. Et c’est sur ce point précis que les Allemands ont de quoi taper du poing sur la table. En effet, après avoir, eux aussi mais avant tout le monde, sombré dans une crise dramatique en 2001-2003, ils ont réussi à prendre le taureau par les cornes et à rompre avec l’atonie économique.
Cela a pris dix ans, mais désormais, ils ont retrouvé le leadership de la croissance de la zone euro. Ayant relégué leurs complexes aux oubliettes, les Allemands souhaitent désormais reprendre également leur leadership politique et imposer leur vision du monde à l’ensemble de la zone euro. Confirmant ce renouveau, le ministre des Finances Wolfgang Schauble n’hésite d’ailleurs plus depuis quelques années à lancer régulièrement un message clair et cinglant à ses partenaires : « Faites donc comme nous ».
Et c’est bien là que le bât blesse. Car, si depuis l’après-guerre, les Allemands ont constamment avalé des couleuvres et volé au secours de leurs partenaires européens, aujourd’hui, ils ne semblent plus disposés à le faire aussi facilement. Ou du moins à une condition : que les pays eurolandais engagent les même réformes qu’ils ont réussi à mener depuis dix ans. Sinon, à l’image de son comportement à l’égard de la Grèce, l’Allemagne retrouvera le pouvoir de dire « Nein ! ».
Dans ce cadre, à force d’avoir répété « faites comme nous », sans être suivie, l’Allemagne pourrait tout simplement se retirer de la zone euro et revenir à sa proposition initiale d’une UEM limitée à des pays économiquement et socialement proches (en l’occurrence les Pays-Bas, l’Autriche et le Luxembourg). Une crise sans précédent s’imposerait alors aux autres pays européens.
Certes, ces derniers bénéficieraient d’une devise plus faible et d’une inflation plus forte, voire d’une dette publique renégociée à la baisse. Cependant, la question reste de savoir si leur perte de crédibilité ainsi engagée pourrait être rapidement surmontée. Car si l’on sait lorsqu’une révolution commence, on sait rarement quand et surtout comment elle se termine…
En conclusion, si le Grexit a pour l’instant été évité, il pourrait très rapidement revenir sur le devant de la scène ou alors être tout simplement remplacé par un Gerxit : Germany Exit ! »
Voir aussi : (Vidéo) TF1 « la baisse n’est pas terminée” (Touche pas à mon Poste / Thierry Moreau)
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